Une plongée dérangeante...
Party girl propose une immersion dans un monde méconnu et populaire : celui des danseuses de cabarets de maigre renommée. On est vite menés à l'empathie, car le réalisme est indéniable. C'est plutôt triste, mais en même temps, on ne peut s'empêcher d'avoir une certaine curiosité quant à la psychologie et le quotidien de ces filles confrontées quotidiennement à la violence et dépossédées de leurs corps. On a presque le sentiment de passer une journée, une nuit avec elle, debout, silencieux, à observer en direct les mouvements de leurs vies.
Pour ce qui est de l'histoire, j'ai en revanche été vraiment dérangée. On suit le parcours d'Angélique, femme inconséquente, lâche et égoïste, qui fait du mal à une série de personnages de manières diverses et dont les débordements sont finalement toujours pardonnés avec indulgence. Ca m'a franchement exaspérée. Visionner les preuves de clémence de ses proches était vraiment une épreuve. Je me demande sincèrement comment ses enfants ont eu le courage de camper leurs propres personnages et d'en dresser un portrait assez clément. Les proches de la dame sont en revanche tous attachants. On sent, par contre, un peu arriver la fin à 300 mètres, mais finalement, ce n'est pas tant à la trame qu'aux sentiments qu'on s'attache...
Par contre, la playlist était vraiment vraiment cool, et ça creusait pas mal de scènes. J'ai beaucoup apprécié le caractère réaliste et immersif de certains plans, presque intimistes, et le film est un bel objet visuel. L'esthétique un peu crue m'a bien plus...