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le 22 sept. 2014
Belle famille de rêve
Une histoire d’amour improbable à la sauce Aldrich, c’est tout sauf banal et embaumé d’un agréable parfum de rose. C’est même tout l’inverse, le cinéaste n’hésitant pas à corser, plus que de raison,...
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On le reconnaît vite, le style du père Aldrich, avec sa violence frontale et sèche, perpétrée par des personnages pour le moins assez peu aimables... "The Grissom Gang" montre quelques signes de faiblesse et de vieillesse lorsqu'il s'agit de décrire la famille éponyme de dégénérés tous plus déglingués les uns que les autres, grande galerie de portraits cinglés. Le film nous embarque d'abord dans une direction qui s'avèrera extrêmement temporaire, l'enlèvement d'une riche héritière par une bande de pieds nickelés avant tout pour son collier de pierres précieuses ; mais assez rapidement, ils se feront rattraper par un groupe de gangsters beaucoup plus sérieux, qui rafleront tout et liquideront le reste. Et c'est dans ce cadre-là que les thématiques au cœur des enjeux se déploient.
Dans la famille Grissom, il y a donc : le père, présenté comme un homme faible laissant sa femme à la manœuvre ; la mère, chef de gang redoutable, bastonnant qui ne file pas droit et actrice de la fusillade finale ultra-stéréotypée (du genre à décharger ses chargeurs de mitraillette sur les flics tout en rigolant d'un rire bien gras) ; et puis les gars de la bande, avec Slim le gros sociopathe un peu simplet et très violent, tombant amoureux au premier coup d'œil de la fille enlevée, Mace transparent, Woppy le lourdaud, et Eddie le plus calculateur d'entre tous. Beaucoup de grotesque là-dedans. On reconnaît aussi Aldrich à sa façon de montrer la fille kidnappée comme une femme qui aurait presque mérité son sort, en nous la montrant superficielle et hautaine, bouffie de bourgeoisie — sensation qui enferme le film dans sa désuétude de misogynie rance.
Et puis la riche héritière, traumatisée par l'assassinat de son amant (dont elle ne voulait pas et choisi par sa famille), commence à occuper une place hautement baroque dans ce monde de brutes, en faisant exploser les névroses des uns et des autres, les unes après les autres. Cette façon de marier violence et romantisme a quelque peu vieilli également, mais confère au film un petit côté capsule temporelle pas désagréable, sur le plan historique. Et finalement le discours se précise : in fine, la dégueulasserie se trouve des deux côtés de la frontière morale, puisque le père milliardaire fera preuve d'un cynisme et d'un égoïsme déplorables — il est avant tout soucieux de sa réputation, et si sa fille n'a pas été l'otage modèle, il la préfère morte. Violence psychologique et défaut d'amour sont partagés dans les deux familles, dans les deux classes sociales, haute bourgeoisie comme rebuts de la société.
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Créée
le 4 déc. 2025
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8
le 22 sept. 2014
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