Pas de vagues dénonce l'inertie dont peut faire preuve l'Éducation Nationale lorsqu'un enseignant est mis en cause ou rencontre des difficultés dans son travail.
On y découvre un jeune enseignant - excellemment joué par François Civil - accusé par l'une de ses élèves de harcèlement sexuel, et qui s'enfonce dans le désespoir à mesure que ses collègues, son proviseur et le rectorat le lâchent, les uns après les autres, face aux intimidations, aux attaques et aux violences dont il est la cible.
Le déroulement du récit permet d'appréhender cette mécanique infernale dans toutes ses articulations, et de montrer l'ampleur des dysfonctionnements académiques dans cette affaire - inspirée d'une histoire vraie, celle du réalisateur, qui sont en grande partie imputés à la volonté de l'institution d'éviter toute mauvaise publicité : "Pas de vagues".
Pour autant, cette dénonciation est totalement décrédibilisée par la sélection d'un exemple impliquant une fausse accusation de harcèlement sexuel par une élève décrite comme une affabulatrice en quête d'attention.
Le film devient alors porteur d'un second message - qui selon la sensibilité du spectateur pourra passer au premier plan - mettant en cause la libération de la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles.
Quel gâchis, et pourquoi ce choix ? Je ne me l'explique pas, sauf à croire que Teddy Lussi-Modeste avait la volonté d'attaquer à la fois l'Éducation Nationale et le mouvement féministe MeToo.