La passion du pauvre

Le dernier film de De Palma est un raté complet : acteur mauvais, dialogues convenus, musique en surenchère, scénario expédié, montage sans rythme, sans parler des placements de produits qui donnent l'impression de regarder un spot pub de 1h30 (Nokia, le téléphone est au centre de toutes les intrigues, plans et dialogues, Apple, Bulgari...).

Les personnages sont sans profondeurs, l'intrigue et la chute des personnages balayée en quelques plans croisés, une scène de crime sans aucune tension et un dénouement qui se veut anxiogène mais qui tourne à la parodie d'Hitchkock.

Je ne suis pas sortie de la salle seulement par respect pour le réalisateur que j'apprécie et qui n'a pas perdu son sens de l'image et de la photo très belle mais qui tourne ici à vide.
Exemple spoil - description plan séquence de haute-volée : personnage qui sort de son bureau choqué pour aller à l’ascenseur, fait tomber son sac en cherchant ses clés tellement le personnage est crispé, puis descendre jusqu'à sa voiture au parking du sous sol garé à coté d'un distributeur de Coca Cola - normal c'est le parfait endroit - et démarrer sa voiture énervé (pique de tension émotionnelle) pour provoquer un accident en reculant dans un poteau puis renverser le distributeur de Coca dans l'autre sens.
Je vous épargne l’ennuyeuse scène de crime avec l'écran coupé en deux - ballet | crime -.

Donc quand les Français essayent de réaliser des films américains, c'est souvent très mauvais et pastiche, ici on a l'exemple croisé, un film produit par des Français (France télévision et Canal+) avec un réalisateur américain pour faire un film français à destination d'un public américain.

Dommage Alain Corneau avait bien mieux réussi tout cela si on lui enlève son dénouement poussif.