McAdams en sens unique

Il me reste encore de l'affection pour DePalma, l'un des seuls réalisateurs à qui j'ai attribué deux 10/10. Et pourtant, ce dernier me maltraite. J'avais encore trouvé un peu de piquant chez sa Femme Fatale, mais avec Passion, je pense que mon décrochage complet est en marche. Je n'ose plus me farcir le Dhalia Noir.

Passion c'est tout d'abord un gros mensonge. En effet, sa bande-annonce, son affiche et sa promo, nous ont vendu une oeuvre sulfureuse et sensuelle, une sorte de romance interdite entre deux femmes. Il n'en est en fait rien du tout, mais carrément pas.
Loin de moi l'envie de spoiler, mais je veux juste mettre en garde les petits coquins qui s'attendaient à des salades de langues lesbiens et un petit jeu de colin-maillard sexy en jartelles. Tout ça c'est du bidon : perruque, bandeau sur les yeux, baisers volés à 'arrière d'une limousine...

Une fois cela dit, que reste-t-il de ce film au final assez pudique malgré sa toile de fond ? Indéniablement, l'atout de ce film est Rachel McAdams qui est aussi crédible en blonde manipulatrice et perfide que Noomi Rapace ne l'est pas en jeune héroïne coincée mais pas trop. Cette dernière n'est vraiment pas à sa place.
Pour ce qui est du scénario, déjà c'est un remake donc De Palma n'a pas eu à se creuser les méninges. En plus d'un film Français... (Oh la vilaine, elle dit du mal du cinéma français).
Bref, cette histoire de manipulation entre deux femmes qui vire au cauchemar a juste été vu des milliards de fois, et De Palma n'y apporte pas grand chose. Sa réalisation est pourtant soignée et le tout se tient bien mais dans e fond, on suit sans trop d'enjeu et on renifle le twist moisi à des kilomètres. C'est au final assez navrant, en plus d'être tout de même un peu kitschounet, voire, allez, disons-le, ringard par moment (non mais c'est quoi ce passage avec l'écran coupé en deux ??).

Je pense donc me plonger dans les débuts de la filmo de De Palma que je connais moins, avant de considérer le fait d'aller éventuellement voir son prochain. Tout n'est pas perdu pour Brian, là où son pote Ridley m'a carrément claqué la porte aux nez avec ses dernières prouesses, mais j'ai besoin d'avoir confiance à nouveau.
Brian, je te l'annonce donc : j'ai besoin de faire "un break".