Paterson est chauffeur de bus dans la ville de Paterson, New Jersey. Poète à ses heures perdues, il écrit ses compositions dans un carnet secret et partage sa vie avec Laura, enthousiaste et avide de nouvelles expériences et Marvin, un bouledogue anglais irrésistible de roublardise. Son quotidien est rythmé par ses journées de travail et ses promenades du soir pour sortir Marvin et traîner dans un bar. Après "Only Lovers Left Alive", on se demandait ce que Jim Jarmusch allait bien pouvoir trouver pour nous charmer de nouveau.


La réussite de "Paterson" tient dans le fait que le film se contente d'aligner les moments d'une vie étalés sur une semaine sans jamais faire décoller son intrigue. C'est dans la tranquillité du quotidien que le film trouve son rythme de croisière, ne se parant jamais d'éléments scénaristiques artificiels. Au contraire, Jarmusch fait entièrement confiance à sa succession de scènes pleines de vie, de poésie et de tendresse, filmant la vie telle qu'elle est, avec ses coïncidences, ses moments de beauté et ses petits rien qui la rendent si merveilleuses. Car en dépouillant son film de tout artifice, Jarmusch vient célébrer la vie en nous montrant tous ces petits bonheurs auxquels on assiste tous les jours et dont on devrait profiter plus souvent. Répétées chaque jour, les séquences s'emboîtent parfaitement et viennent créer une zone de confort dans laquelle on se sent bien et l'on se prend à se rêver poète. C'est donc avec une œuvre formidable que Jarmusch vient clore l'année 2016, un petit bijou poétique porté par la flegme touchante d'Adam Driver et le charme fou de Golshifteh Farahani.

Alexandre_Coudray
7

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le 22 déc. 2016

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