Patrick c'est avant tout la découverte d'un comédien : Hugo Fernandes, absolument magnétique, tout en mutisme et traumatisme interiorisé. Le film est très proche thématiquement de Mysterious avec cette même relation d'emprise des années après entre la victime et le pédophile qui abusait de lui enfant et dont il reste dépendant et amoureux entrainant cette impossibilité de se reconstruire. A cela s'ajoute la question de l'identité, Patrick est en réalité Mario, il n'est pas français mais portugais. Pourtant les retrouvailles du familiales sont un échec. L'enlèvement enfant de Mario et l'éloignement de ses proches a créé un fossé impossible à combler avec sa famille. La scène la plus déchirante est d'ailleurs celle où sa mère lui dit : "tu n'es pas Mario". Et en effet il n'est plus Mario, il est maintenant Patrick cet être définitivement meurtri par les abus qu'il a subit et qu'il reproduit. Le film est ainsi d'une grande noirceur et d'une ambiguïté totale, la victime devenant elle même parfois boureau. Pour autant le spectateur conserve toujours de l'empathie pour Patrick/Hugo grâce à la dureté fragile de son interprête.