Avec la comédie Les Grands Frères (premiers rôles tenus par Seann William Scott et Paul Rudd), David Wain et son co-scénariste Ken Marino avait signé une bonne comédie. On pensait qu'ils allaient rééditer la prestation vu que l'équipe est sensiblement la même. Paul Rudd rempile dans le rôle principal avec à ses côtés la bankable Jennifer Aniston (à noter qu'il s'agit de la troisième fois qu'ils se rencontrent devant la caméra après L'Objet de mon affection et la série Friends). Autour d'eux, rien de bien notable.

N'allons pas par quatre chemins, c'est vraiment pourri ! Je sens même que la critique va être courte vu l'enthousiasme que j'affiche à l'heure d'écrire ces lignes. Le film n'est pas drôle, il n'y a vraiment aucunes blagues réussies, l'ensemble confinant davantage à provoquer l'atterrement du spectateur, choqué par tant de... il n'y a même pas de mots pour décrire.

Dans les premières secondes s'affiche une conversation donnant le ton du film, les blagues y sont incroyablement mauvaises et ne ferait pas rire le Joker. Paul Rudd, pourtant bon acteur, empile les scènes avec un enthousiasme digne d'un comateux. Jennifer Anniston qu'on pensait revenue après son rôle de nymphomane dans Comment tuer son boss ? livre ici un des pires rôles de sa carrière en alignant un ramassis de clichés et du Rachel, en veux-tu en voilà.

Les seconds rôles sont consternants de médiocrité même la trop rare Lauren Ambrose, l'inoubliable Claire Fisher de la série culte Six Feet Under. Vu le talent de la jeune femme, on se demande d'où peut bien venir le problème de Peace, Love et plus si affinités. Surtout qu'il s'agit en plus d'une production Apatow (souvent synonyme d'un minimum de qualité).

Déjà il semblerait que pour écrire le scénario, David Wain et Ken Marino (d'ailleurs un des pires acteurs du film) ont fait un marathon d'écriture consistant à écrire le scénario en s'enfermant dans une pièce de 8 heures du matin jusqu'à 20 heures, et ce durant une semaine. Un procédé que je trouve bien fastidieux car comment trouver de la créativité ou de l'inspiration en restant enfermé dans une pièce surtout que les blagues sont réussies quand elles sont le portrait d'une réalité. On trouve ici probablement l'explication de ce scénario dénué de toute trace d'humour.

Ne me parlez pas non plus du pseudo-contexte à la mode abordant la crise économique provoquant un retour aux sources, vers la nature représenté dans le long-métrage par une communauté de baba-cools.

Autre point, Judd Apatow, le producteur renommé, est un fan de l'improvisation ce que rejette David Wain. Paul Rudd ayant travaillé avec les deux a établi un consensus entre les deux afin de servir le film. Une bonne idée ou non ? Finalement peut-être la seule bonne idée du film car elle permet de sauver l'espace de quelques secondes certaines scènes ayant qu'elles ne soient renoyés par la force destructrice du scénario.

Mais bon, Justin Theroux finit par nous convaincre : « Nous avons toujours tourné en premier la version scénarisée, qui était sans doute la plus drôle, mais David sait que certaines idées brillantes n'émergent que dans le feu de l'action. » Eh bien, tout est dit dans « qui était sans doute la plus drôle ». On ne doit pas avoir le même sens de l'humour, Justin.
Marvelll
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le 10 juin 2012

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