On se trouve parfois dans certaines dispositions lors du visionnage d’un film qui influencent fortement notre ressenti face à ce dernier.
C’est ce que je viens de vivre avec le film « Perfect days ». Et je pense que de nombreuses personnes reconnaîtrons l’endroit où se trouve Hirayama.
Je vais vous décrire cet endroit et vous comprendrez de quoi ce film s’agit.
C’est un endroit d’émerveillement, pour les choses simples de la vie, les arbres, les gens, la musique, infiniment la musique. C’est un endroit de solitude choisi, où le cœur reste ouvert malgré qu’il soit affaibli, mais où il reste aussi prudent et ne s’étale pas trop. Une vie où on essaie d’être bon alors qu’il n’y a pas de quoi. On reste consciencieux alors qu’il n’y a pas de quoi non plus. On se prend au sérieux, tout en restant perméable à ce qui nous entoure.
On fait deux trois rencontres fortuites qui nous interrogent sur l’existence. Et puis la famille dans un coin de la tête, à distance, et soudain si proche. Je veux absolument saluer cette scène entre Hirayama et sa sœur… Avec pourtant peu de dialogues et de contexte, je l’ai trouvé absolument déchirante et n’aie pu réprimer mon émotion en les voyant tomber dans les bras l’un de l’autre.
Voilà pour l’endroit « mental ». Physiquement, nous parcourons Tokyo, le second grand rôle du film. Filmé si magnifiquement, dans une photographie parfaite. Et puis nous parcourons aussi le visage de ce merveilleux acteur qu’est Kōji Yakusho. Il ne cesse jamais d’être beau, digne et débonnaire dans son interprétation de ce personnage.
Je vous conseille vraiment d’aller voir ce film. C’est juste de la poésie capturée en numérique 1.33 pendant 2h05. C’est assez rare pour ne pas le manquer.