Phantasm
6.2
Phantasm

Film de Don Coscarelli (1979)

Assurément, ce n’est pas une totale réussite. Tourné avec trois bouts de ficelle, porté par un récit brouillon, l’ensemble a tendance à partir dans tous les sens. Certaines envolées sont pertinentes, d’autres totalement lunaires. On ne peut pas, en tout cas, reprocher à Don Coscarelli son manque d’ambition et son absence de savoir-faire avec ce premier film sorti de nulle part. Scénariste, photographe, monteur et réalisateur, il crée un univers tout personnel pour créer une atmosphère particulière qui a fait son succès et constitué sa réputation. Pensé comme un cauchemar, l’ensemble est parfois foutraque mais il demeure toujours joyeusement intrigant. Porté par sa remarquable partition signée Fred Myrow qui rappelle les meilleures compositions de John Carpenter, on suit cette histoire improbable qui semble empiler tous les sujets propres au genre.


Adoré par certains, détesté par d’autres, ce film est assurément culte. Marqué par de nombreuses séquences d’une éblouissante maîtrise, l’ensemble est également handicapé par des scènes ultra kitsches et totalement décalées. Pour un cartésien comme moi, il est difficile de totalement adhérer. Avec son montage abrupt où on passe parfois du coq à l’âne, ses idées délirantes et ses (trop) nombreux sujets abordés, le spectateur est parfois essoré. Car, et c’est certainement le point faible du film, Don Coscarelli ne parvient jamais à laisser le spectateur prendre la bonne distance pour bien appréhender son œuvre. Si cela assure à l’ensemble un bon rythme qui évite le moindre ennui, on se retrouve trop souvent la tête dans la soupe. C’est dommage car le film a un sens mais il nous échappe quand on est embarqué dedans.


Formellement, on ne peut, en tout cas, que valider cet ovni tourné en 1978. L’univers créé est réussi et est annonciateur de films comme Les Griffes de la nuit. Sommet de l’étrange, aussi inquiétant le jour que la nuit, aussi gothique que moderne, empruntant autant au fantastique, à la science-fiction qu’à l’horreur, voire au slasher, le film slalome entre rêve et réalité, cauchemar et monde enfantin. Ce n’est pas totalement abouti, loin de là, mais le résultat ne laisse pas de marbre.


Play-It-Again-Seb
7

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le 11 nov. 2023

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