J’ai chopé ce film suite au visionnage de la bande annonce laissant apparaitre des règlements de comptes entre gangsters anglais au fin fond de la campagne irlandaise. Je ne sais pas, j’ai trouvé ça pittoresque, et puis j’aime les gangsters anglais. Impossible de me fier au réalisateur, dont le nom ne m’évoquait strictement rien, mais 2/3 têtes connues me faisant penser qu’on n’était pas dans un énième film fauché surfant encore et toujours sur la vague Guy Ritchie du début des années 2000. Après visionnage, je suis plus que septique. Je n’irais pas jusqu’à dire que Pixie est un mauvais film, car il ne l’est pas, mais il est loin d’être un bon film également, car après une introduction qui fait presque illusion, le spectacle qui va suivre est vraiment très moyen.


Dans cette introduction, on suit deux jeunes hommes en voiture qui se rendent dans une église, à la recherche d’un sac rempli de drogue et d’argent. Sur les lieux, ils enfilent deux masques d’animaux, rentrent, et commencent à menacer avec leurs armes à feu quatre hommes d’église assis autour d’une table. Les répliques fusent, on se demande s’ils ne se sont pas trompés, jusqu’à ce qu’un des prêtres sorte un fusil à pompe de dessous la table et que le court mais intense gunfight commence. S’en suit une scène, de nouveau dans la voiture, où nos deux protagonistes tueurs d’hommes d’église sont en possession dudit sac, et l’un d’eux va balancer une bastos dans la tête de l’autre qui se retrouve raide mort. Un début qui met clairement en confiance, le tout dans des paysages irlandais magnifiques, et qui nous dit qu’on va passer un très bon moment. Sauf que la suite sera bien plus monotone et bien plus bancale. Pixie va jouer sur la multiplication des personnages qui finiront tous liés à la même affaire d’une manière ou d’une autre, une affaire de trafic de drogue / argent et on devine qu’elle se finira en bain de sang. En attendant ce bain de sang, on va suivre trois jeunes personnages principaux qui vont se retrouver avec un cadavre sur les bras, 15 kilos de coke à écouler, poursuivis par un « nettoyeur » pas bien conciliant, et recherchés à la fois par des gangsters irlandais et par une troupe d’hommes d’églises qui manient mieux le fusil à pompe que L’Ave Maria. Sur le papier, tout cela pourrait donner très envie. Seulement Barnaby Thompson n’arrive jamais à insuffler suffisamment de rythme, de punch, ou tout simplement de fun à des scènes qui s’enchainent, parfois maladroitement, et qu’on regarde certes sans ennui, mais également sans aucun entrain.


Le casting est plutôt bon. On retrouve par exemple Olivia Cooke ou Turlough Convery vu dans Ready Player One, le jeune Ben Hardy aperçu dans X-Men Apocalypse et 6 Underground, le vétéran Colm Meaney (Les Ailes de l’Enfer, Layer Cake) et sa gueule carrée ou encore Alec Baldwin qu’on ne présente plus, dans un petit rôle rigolo de cureton à la gâchette facile. Les personnages sont nombreux, mais le problème c’est qu’ils ne fonctionnent pas. Entre ceux auxquels on a du mal à s’attacher (les héros) à cause de leur crétinerie ou leur arrogance, ceux qui auraient dû être mémorables mais qui ne le sont pas parce que ceux qui les interprètent ne semblent pas très investis (le père de l’héroïne), et ceux qui sont sympathiques mais pas assez développés ou simplement pas assez présents (le « nettoyeur »), la seule qui reste mémorable est la Pixie du titre, qui s’amuse à injecter du chaos dans toutes les situations où elle se retrouve impliquée, en étant irrévérencieuse dès que cela est possible. L’humour du film est noir, les dialogues parfois tarantinesques, les situations souvent cocasses et intéressantes, les coups bas contre l’Église sont rigolos, mais rien ne fonctionne car Barnaby Thompson ne semble pas savoir quoi faire de tout le matériel qu’il a à disposition. Aucune réplique n’est mémorable, le scénario n’avance que par à-coups et de manière assez pénible, par l’accumulation de coups de chance pour les personnages et rarement parce qu’ils font les choses correctement, la direction des acteurs laisse parfois à désirer, et puis ce qui aurait pu être le point culminant, le gunfight dans une église (un clin d’œil à The Killer ?), fait juste pschitt. Barnaby Thompson met tout en place pour que cette scène nous fasse un effet « wouaouh », mais il ne sait pas mettre en scène un gunfight. C’est plan plan, truffé de ralentis qui se veulent épiques mais qui n’apportent que de la mollesse à la chose, il n’y a aucune tension car le trio de héros n’y prend pas part, aucune folie ne vient s’instaurer dans ce qui aurait pu relever le niveau du film. Au final, on se dit que Pixie est presque un bon film. Presque oui, mais il ne l’est pas.


Passé sa chouette introduction, Pixie rate à peu près tout ce qu’il entreprend et on se retrouve avec une comédie noire des plus molles et qui peine à divertir. Très très moyen.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
4
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le 25 janv. 2022

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cherycok

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