Dans la famille SF vieillote, je voudrais le père ! Bonne pioche : en effet on comprend vite en regardant "Forbidden Planet" ce que lui doivent, au choix, "Star Wars" (Robby le robot) ou "Starship Troopers" (le néo-colonialisme).
Pourtant, plus frappant encore, il est drôle de constater à quel point le film, loin d'anticiper de manière visionnaire le monde d'aujourd'hui ou même celui de demain, est au contraire terriblement de son temps. Voire un tantinet réac. Le personnage d'Altaira, Anne Francis en nuisette, est le seul rôle féminin du film. En 1956, c'est genre "Mad Men" saison moins 4.
Pour le reste on se contentera du soi-disant charme désuet qui fascine tout le monde. De Leslie Nielsen qui arrive encore à piloter à peu près quelque chose. Et d'arbres en carton violet peints dans des studios.
Difficile de se rappeler de l'intrigue ou du nom du réalisateur deux heures après le film, ça s'appelle la mémoire sélective.
Au rayon des satisfactions, il y a tout de même les splendides effets sonores façon Kraftwerk et le bon goût de faire une SF sans musique. Les effets spéciaux dans la deuxième moitié sont aussi étonnement convaincants pour l'époque.
J'ai bien cherché une troisième bonne raison de me réjouir. En vain.