On nous avait alléché en nous présentant un trailer affichant Christian Slater, icône du nanar depuis près d'une quinzaine d'années, et l'on espérait enfin le retrouver avec un rôle conséquent dans un bon film. Hélas, aucune des deux attentes n'est comblée. Slater n'est qu'un personnage secondaire et continue son cachetonnage dans des petites productions (on ne sait pas trop s'il est là pour vendre le produit ou simplement se faire un peu de fric pour bouffer), et qui plus est ce Playback n'est pas la perle du siècle. En effet, la pellicule, bien que partant d'une idée sympathique, souffre d'une mise en scène dénuée de tout charme. Non pas qu'elle soit vraiment mauvaise, mais l'on se retrouve clairement au niveau du direct-to-video dirigé par un réalisateur (et scénariste, Michael A. Nickles) n'osant jamais sortir des sentiers battus, ni même tenter d'imposer la moindre atmosphère, se contentant du minimum que peut nous proposer ce genre de produit. Heureusement, l'histoire en elle-même en a suffisamment dans le ventre pour tenir un minimum en haleine, malgré des traits d'écritures pas toujours adroits, dont l'explication du pourquoi du comment, ridicule au possible, et dont l'utilité était nulle, si ce n'est venir gonfler le lot de défauts de la pellicule.

Bref, Playback est une oeuvre relativement distrayante, cela grâce à sa base accrocheuse, quelques instants gores bien sentis (mais un poil trop peu nombreux), et une bonne petite dose d'humour servie par nos protagonistes qui tournent un film d'horreur amateur en référence aux plus grands (ce qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler ce que s'amusait à faire Wes Craven dans ses Scream), et point capital du bon petit B-movie, un paquet de défilés de nichons, ce qui fera plaisir aux amateurs du genre.
En plus de cela, un des gros atouts réside dans son casting. De prime abord on se serait attendu à un Slater au mieux de sa forme, mais c'est finalement Toby Hemingway, incarnant le prédateur du film, et totalement inconnu, qui se montrera le plus intéressant, occultant totalement ses collaborateurs. Pour le reste les autres sont tout autant inconnus, si ce n'est Alessandra Torresani, qui nous prouve que ses joues pouvaient enfler davantage qu'elles ne l'étaient déjà dans la série Caprica.
Reste au final le point le plus noir de tous, la technique en elle-même, offrant une post-prod réellement ignoble. On a de la neige beaucoup trop fréquemment (alors que toutes les bandes sont en numérique), et toutes les vidéos ont été incrustées sur les télés et moniteurs, afin d'éviter l'effet de balayage (ce qui est paradoxal, vu qu'ils en ont rajouté un pour faire plus réel), mais le rendu final est affreusement amateur.
Pour conclure, si vous êtes un maniaque du genre horreur/épouvante, cette production vaudra le coup d'oeil, ne serait-ce que pour les parties qu'elle remplit du contrat. Les autres passeront leur tour, la faute à sa réalisation plate ainsi que son scénario et twists assez clichés.
Mention spéciale pour Michael A. Nickles, qui bien qu'il ne soit ni un excellent réalisateur, ni un excellent scénariste, a le mérite d'avoir fait parler ses personnages trois fois des Shiny Toy Guns. A défaut d'être talentueux, il a bon goût, ce qui est tout à son honneur.
SlashersHouse
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le 20 févr. 2012

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