Difficile de critiquer un tel film : d'un côté on imagine le travail colossal de Jacques Tati, avec ses décors incroyables, certaines trouvailles étonnantes et une mélancolie parfois touchante. Mais je vais être honnête : pour moi, « Playtime » n'a pas été loin de la torture. Un gag qui fonctionne, parfait. Sauf que Tati le répète une, deux, trois, quatre, cinq fois, si bien que rapidement je frôle l'overdose. De plus, je n'ai finalement été que rarement sensible à ce type d'humour, beaucoup trop basé donc sur la répétition et laissant finalement très peu de place pour le plaisir du spectateur.
Alors une fois de plus, il n'est pas question de tout jeter : on sent qu'il y a beaucoup de talent derrière, on pourrait même parler de brio tant l'œuvre ne ressemble à rien qui ait été fait auparavant. J'entends parfaitement cela, mais moi, quand je m'ennuie (et pas qu'un peu), j'ai du mal à être indulgent, et aussi fascinant l'œuvre puisse t-elle être à certains égards, le fait de ne rien raconter et de brasser autant de vide à travers un scénario ne s'appuyant que sur un comique infiniment inégal est pour moi rédhibitoire. L'échec commercial peut ainsi paraître sévère, il n'en reste pas moins compréhensible.