c'est l'histoire d'un tueur à gage, non, deux, en fait, trois... et d'une nana aussi

Autant être honnête dès le départ, Point of No Return est de ces entreprises quelques peu grossières qui ne font pas état de détails et qui n’a pas peur, par moment d’un certain ridicule. Elle est de ces actioners plus que classiques qui se nourrissent d’œuvres déjà existantes et plus conséquentes. Ici, Jacky Cheung pourrait être un Chow Yun-Fat en mode flingues aux poings, et le débutant Patrick Tam une espèce de nouveau Leslie Cheung (notons que c’est son premier rôle au cinéma) mais malheureusement sans l’aura de ce dernier. Kenneth Tsang joue « l’ancien » comme cela a pu lui arriver dans sa carrière, celui qui traine un sombre passif. Quant à Joey Wong, elle serait elle-même, le personnage féminin de circonstances s’amourachant de notre héros qui s’interpellera à cette occasion sur son existence et ses motivations. Enfin de façon plus que sommaire dans le film qui nous intéresse ici. Oui, Point of No Return est de ces mêmes séries B qui savent offrir quelques moments instinctifs, plongeant le spectateur dans sa brutalité sanglante (les contrats) mais aussi des moments décalés (l’habitation truffée d’explosifs ou le lancer de vinyle, entre autre) à l’image de certains de ses personnages (voir le couple culturiste que forment Ken Lo et Lin Gwai-Yuet). Guy Lai livre également des instants plus poseurs lorgnant dans le mélo (les discutions entre les deux tueurs et leur mentor, ah, cette fameuse scène de pêche nocturne…). La résultante, c’est un film ni bon, ni mauvais. Un film qui a ses défauts mais des idées aussi, comme de voir Dee alias Eagle reproduire un rituel comme symbolique d’un « autre lui » avant d’exécuter ses contrats, rituel que reproduira KK, comme s’il était cet élève que Dee avait été par la passé lorsqu’il apprenait le métier sous la houlette d’Oncle Min. Trois générations (ou presque) de tueurs à gages qui trouveront comme point d’orgue un final avec cette HK touch, entendez par-là une fusillade à la situation désespérée au sein d’une demeure avec quelques coups de poings et pieds portés.

Finalement, Point of No Return se laisse suivre. On passera sur une mise en scène qui n’est pas toujours inspirée, comme les interprétations et cette histoire rejouée à l’infinie. Et l’on préfèrera s’arrêter, comme souvent avec ces productions sur ces soubresauts « autres ».

https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/07/28/point-of-no-return-1990-guy-lai-avis-review/
IllitchD
5
Écrit par

Créée

le 5 janv. 2015

Critique lue 329 fois

5 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 329 fois

5

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

30 j'aime

2