Ne tombez pas dans le panneau (on l'a fait) : ce Popeye the Slayer Man ne fait pas partie du Twisted Childhood Universe (les héros de notre enfance en version horrifique, qui compte aujourd'hui uniquement les films avec Winnie, Peter Pan et Bambi), vous aurez donc le plaisir (préparez les cotillons) d'apprendre qu'un autre Popeye (celui du TCU, du coup, qui n'aime pas qu'on copie ses idées "lumineuses") va prochainement sortir (allez-y, lancez les confettis). En attendant de découvrir la version cheap ultime du TCU, celle-ci se positionne moins catastrophiquement que prévu, pêchant par la pauvreté de son costume de Popeye (du gros plastoc rigide, donc mono-expression... Ce qui explique qu'on ne le voit bien souvent que dans l'obscurité, pour que ça ne se remarque pas trop) mais offrant une petite histoire amusante. Un groupe de jeunes se met en tête de tourner un documentaire sur le "fantôme" d'un marin qui hanterait un entrepôt sur le port, problème : le fantôme est un peu plus "matériel" que prévu, et ses claques dans la gueule aussi. C'est donc la fête aux crânes éclatés, aux démembrements grossiers (c'est très mal fait, mais voir un gars se faire frapper par son propre bras, ça nous a cueilli) et aux brochettes d'ados. Cependant, n'allez pas penser que le film est gore, car en réalité la moitié des meurtres se passent en hors-champs (la brochette notamment, dont on ne voit que deux giclées de sang dans les deux scènes associées), et le peu qu'on voit à l'écran est très mal truqué (le bras arraché est visible, mais le gars a une épaule de 1m en rembourrage journal... Bof bof). Là où le film gagne tous ses points, c'est sur son intrigue assez inventive et qui assume un certain second degré : l'héroïne qui s'appelle Olivia (assez proche de Olive, la femme de Popeye) déboule dans le combat final et
lâche un "Papa ?!" digne des pires soap, ce qui fait forcément rire d'incrédulité, et se lance dans une explication tirée par les cheveux démontrant que les boîtes d'épinards qu'il consomme en permanence l'ont rendu fou car elles sont radioactives (dû à la saleté des machines...
Oui, c'est complètement idiot, mais au moins ça essaie d'être drôle). C'est lunaire, mais si vous avez tenu jusqu'à cette fin, c'est que vous avez le énième degré et la patience "nanardesque" nécessaires pour accueillir ces révélations absurdes et douteuses, qui concluent mieux le film qu'il n'avait démarré. Ce Popeye "est...ce qu'il est" (phrase d'accroche du personnage dans le film, d'une philosophie profonde), c'est-à-dire une belle purge durant 1h15, puis une fin lunaire assez marrante les 15 minutes qu'il reste. Dommage que les meurtres soient si radins et mal faits, on conseille au truquiste de prendre sa dose d'épinards...