Je suis allé voir ce film avec quelques à priori de rigueur, j'avais peu gouté aux saveurs des précédentes toiles d'Ozon et tant la bande-annonce pré-visionnée que la présence d'autant de pachydermes du cinéma de la France ne me paraissaient pas être un formidable gage de garantie de passage d'un bon moment cinématographique. Et finalement la mayonnaise prend du premier coup, le contexte seventies / lutte des classes est aux petits oignons et le scénario tiré d'une pièce de théatre ne dérape jamais de trop dans le boulevard. Côté acteurs et sous la baguette d'Ozon, les mammouths Deneuve et Depardieu sont tout en mesure et en finesse, les seconds couteaux sont plutôt parfaits incarnés par Godrêche, Viard et Rénier. Seul Luchini semble un peu pédaler dans la semoule mais c'est peut être dû à la haute qualité des prestations de ses confrères et consoeurs à moins que ce ne soit lié à l'étriquesse inhérente à son rôle. Malgré quelques anachronismes socio-économiques et un peu d'anti-sarkozisme primal (mais ça fait toujours du bien par là ou ça casse), on passe donc un très très bon moment de cinéma. Une mention spéciale peut être accordée à l'apparition 100% sympa du truck-ulent Sergi Lopez en chauffeur routier volant au secours d'une Deneuve décomplexée et abandonnée en pleine campagne.