Poucelina
6.1
Poucelina

Long-métrage d'animation de Don Bluth (1994)

C'est typiquement le genre de dessin animé qu'on n'arrive pas à noter parce qu'on l'a trop vu étant plus jeune.

Quand je le revois, j'ai des sensations bizarres qui refont surface, je me souviens ce que je ressentais à tel ou tel moment devant le film à l'âge de 7 ans et c'est mixé avec mon regard "d'adulte" ou de moyenne personne dirons-nous.

Une expérience à chaque fois assez intense. En particulier avec cette histoire, au thème et à la structure on-ne-peut-plus classique, mais qui a quand même de sacrés relents malsains. A commencer par cette histoire d'amour purement physique (et un peu par défaut : le premier mec de sa taille, ça lui convient. En même temps, on la comprend : un garçon roux en collants avec une coupe au bol, des ailes et un bourdon, il ne faut pas le laisser filer). Bon, c'est souvent le cas dans les dessins animés, donc passons. Tout de même dans la version française, c'est un peu équivoque quand lors de sa rencontre avec Cornélius elle fait plus ou moins semblant de ne pas comprendre qu'il est Prince de Fées lui même, et qu'elle minaude "oooh j'aimerais bien le rencontrer...". Uuuh.
Mais là où ça devient méga louche, c'est tout ces enlèvements, séquestrations, et à 7 ans, tu ne te rends pas compte de ce que ça veut dire exactement quand elle va travailler pour le Baltringue dans un cabaret très douteux et qu'elle finit par faire un strip-tease devant tous ces insectes qui se moquent de sa "laideur". MAIS CA TE MET TRES MAL A L'AISE QUAND MEME.

Pour en rajouter une couche je l'ai regardé en VO récemment. J'ai pas compris pourquoi tooous les personnages secondaires sont assez fidèlement doublés en français mais Poucelina et Cornélius non. Poucelina fait vachement moins niaise en anglais! Et la voix du Prince est vachement plus séduisante en français.
Un mot sur Jaquimot, le moineau le plus insupportable de toute l'histoire de l'animation, que ce soit dans la version anglaise (je riais à chacune de ses interventions parce que le pseudo accent français est lamentable) ou dans la version française. Cet espèce de saltimbanque hédoniste est complètement égocentrique : on a l'impression que s'il "aide" (si on peut vraiment parler d'une aide!) Poucelina, c'est juste pour s'écouter chanter et répéter sa réplique fétiche encore et encore. Poucelina n'est vraiment pas aidée pour trouver sa maison/son prince. Mais d'un coté, il n'y a pas de vrais méchants non plus. Et c'est là où on se rend compte que c'est rassurant quelque part d'avoir un vrai méchant, dans un dessin animé, les choses sont tout de suite plus claires. Dans Poucelina, il s'agit d'un défilé d'opposants tous plus bizarres et torturés les uns que les autres... Les crapeaux latino, le Baltringue, Mlle Farfouine (je me souviens que je ne l'aimais pas du tout quand j'étais petite!), M. Miro, ...

Le design de certains personnages, particulièrement au niveau des costumes, et des décors est visuellement marquant. Plus que dans certains Disney, je trouve. Tous ces accessoires, fraises, cannes, bagues, monocles, chapeaux, plumes... ça donne le tournis. Des animaux habillés mais on a l'impression que leur habit fait partie de leur pelage ou plumage ou on n'est pas bien sur... Le dessin en lui même est un peu traumatisant. Il y a cette palette de couleur particulière aux films de Don Bluth, un peu sépia... Fievel, Anastasia, toutes ces histoires de héros immigrés, pauvres, perdus, solitaires en quête d'une maison, famille. Pas très Disney comme thèmes, normal que ses films n'ont pas eu le même succès que le Roi Lion et compagnie.
chatonsylvestre
7
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le 9 juin 2013

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chatonsylvestre

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