Pour l’Éternité ambitionne de capturer la fragilité de l’existence à travers une série de tableaux poétiques, mais malgré une intention artistique évidente, le film souffre d’un rythme trop lent, d’une répétitivité pesante et d’un manque flagrant d’émotion. Sous son apparence philosophique, l’œuvre finit malheureusement par manquer de substance.
Le film adopte une structure en vignettes, mais ces fragments, plutôt que de se répondre ou de construire un ensemble cohérent, paraissent déconnectés et parfois anodins. Beaucoup de scènes semblent se répéter sans jamais approfondir le propos. Le spectateur attend un fil rouge, une évolution, un souffle… mais rien ne vient.
La mise en scène, d’une précision clinique, devient paradoxalement l’un des points faibles du film. Les cadres figés, la palette pastel et les mouvements inexistants créent une atmosphère froide, presque figée. Au lieu de susciter la contemplation, cette rigidité visuelle provoque une distance émotionnelle difficile à surmonter.
Les thèmes abordés — le passage du temps, la solitude, la banalité du quotidien — sont puissants, mais leur traitement reste trop superficiel. Le film effleure les idées sans jamais les incarner pleinement.
On finit par avoir l’impression d’un exercice de style, beau en apparence, mais dépourvu de véritable profondeur.
Le rythme est extrêmement monotone.
Les scènes s’enchaînent à un tempo identique, sans tension, sans variation, laissant une sensation d’immobilisme total. Pour un film qui prétend parler d’humanité, le résultat apparaît étonnamment déshumanisé.
La voix off, répétitive et sans surprise, finit elle aussi par perdre son impact. Au lieu d’apporter une dimension poétique, elle souligne la vacuité d’un récit qui cherche un sens sans jamais le trouver.
👉 En résumé : Pour l’Éternité est un film esthétiquement impeccable, mais émotionnellement vide et narrativement creux.
Une œuvre qui mise tout sur la forme au détriment de la profondeur, laissant un sentiment de distance et de frustration.