Les misérables - Part II

Parfois, la télé nous fait retomber sur des films qu'on a haïs. Et, comme pour se rappeler à quel point c'est détestable, on regarde à nouveau, avec la farouche volonté de témoigner :

Précious est obèse, Precious est moche, Precious s'est fait violer par son père, Precious a un enfant trisomique (de son père donc), Precious a une mère qui (par ordre croissant d'horreur) l'appelle "sale pute", l'oblige à s'engraisser, et lui lance des télés sur la gueule. La mère de Precious, bien sûr, est également grosse, moche, au chômage, et tout un tas d'autres trucs pas cools.
Precious veut s'en sortir, alors elle va dans une école spéciale qui apprend aux gens gros et moches (en gros hein) à écrire. La prof de l'école spéciale est belle, grande, et a les dents toutes blanches. Elle est ultra cool, habite dans une belle maison, et comme c'est un modèle de modernité, elle est métisse et lesbienne. Son couple est plein d'humanité, et elle va donc prendre Precious sous son aile.
Du coup, bon bah Precious, malgré la naissance de son deuxième fils, elle finit par sortir un peu la tête de l'eau. Ah mais non, parce qu'en fait elle apprend qu'elle est séropositive*.
Du coup, elle va voir Mariah Carey... Heu l'assistante sociale je veux dire. Oui, parce que c'est Mariah Carey qui joue l'assistante sociale dans le film. Oui, mais Mariah Carey est incompétente en assistante sociale (Sans blague !). Alors, elle décide de s'en aller, ses deux enfants sur le dos, sans qu'on sache vraiment ce qu'elle va faire de sa vie avant de crever du sida. Voilà, c'est fini, vous pouvez arrêter de pleurer..

Pour sa défense, à Mariah Carey, il faut dire qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour n'importe quelle assistante sociale quand un réalisateur a décidé de foutre son héroïne à ce point dans la merde. Ce qui est sûr, c'est que le spectateur a mis les deux pieds dedans, lui aussi.

*Cette critique a été volontairement spoilée à l'insu du lecteur pour éviter que celui-ci puisse avoir envie de voir cette « peinture sociale pleine d'humanité » (ou quelque chose comme ça).