Dans les années 80, il y a eu à Hollywood de beaux succès au box office. Deux genres ressortaient le plus : les films d’action « dont les célèbres Rambo et Commando » mais aussi de la science fiction « Alien, La mouche, The thing ». C’est après la sortie du film Rocky 4, qu’une blague fit le tour à Hollywood. Et si Rocky, en pleine recherche d’un nouvel adversaire, devait affronter un extraterrestre dans un cinquième épisode ? Jim et John Thomas, deux scénaristes ayant pris la plaisanterie au sérieux, se mettent alors à écrire un scénario qui opposera un être humain à un extraterrestre dans un combat sans merci. Projet reprit par la Twenty Century Fox et confié au producteur Joel Silver qui, après le film Commando, fut le choix idéal pour donner naissance à ce projet original mêlant action et science fiction dans une œuvre à grand budget. C’est John McTiernan qui se verra prendre le poste de réalisateur. Pour être sûr que le projet marche, il fallait trouver une grande star capable de crédibiliser le film au seul écho de son nom. C’est alors que l’action hero Arnold Schwarzenegger en pleine gloire depuis Terminator, débarque et compte bien botter les fesses d’un alien quasi indestructible. Au départ titré « Hunter », ce célèbre film de science fiction changera de nom pour s’intituler : Predator…


La chasse est ouverte


Un nouveau film avec Schwarzy ? Bon, on sait dès la mention de son nom que niveau scénario, l’histoire tiendra sur une simple feuille de papier toilette (ce n’est plus un secret pour vous, je suis grand fan de l’acteur, mais il faut être un minimum objectif que diable !). On sait tous que Schwarzenegger est cantonné aux rôles de gros bras dans de l’action où il enchaine les punchlines, les patates dans la figure et balance la sauce avec ses gros flingues. L’histoire assez simpliste au début de son nouveau film ne laisse pas l’ombre d’un doute. Et pourtant, dans les premières secondes, un sombre mystère plane autour de l’intrigue : cette histoire de vaisseau spatial larguant une capsule sur Terre. Par la suite, plus aucunes nouvelles, nous faisant revenir à notre première idée, premier apriori sur ce film qui sera un film d’action/guerre. C’est alors que plusieurs minutes plus tard, c’est la surprise, Predator se tourne vers le film mêlant le fantastique à l’horreur. Tourné en plein cœur d’une foret épaisse au Mexique dans des conditions compliquées et exécrables (humidité, boue, serpents, insectes, autres imprévus), filmer dans cette jungle n’a pas été une partie de plaisir pour l’équipe qui aura vécue tout d’une vraie expédition. Predator aura du coup par moment des allures de documentaire. Jamais la jungle n’avait été si bien filmée.


Ce monstre qui aimait les safaris


Predator c’est une référence du cinéma d’horreur grâce à ses effets spéciaux, une œuvre culte mêlant brutalité, héroïsme, guerre, science fiction, jouant avec la vue subjective et la capacité de notre créature à se rendre invisible. Vous pensiez qu’Arnold Schwarzenegger était la star du film ? Erreur, la star n’est autre que le Predator, impressionnante créature humanoïde de plus de 2mètres au physique athlétique, cachant son visage hideux à l’aide d’un masque (vous allez comprendre pourquoi il n’a pas une gueule de porte-bonheur), arborant des dreadlocks et dont la jungle sera son terrain de jeu. En gros Predator est un alien Jamaïcain. Se pourrait-il que la totalité de nos mercenaires soit vouée à un destin funeste ? Au début, toute l’équipe très professionnelle règne en maitre en maitrisant très rapidement un campement de rebelles. Ce ne sera pas la même mayonnaise par la suite lorsqu’ils seront traqués par cette créature venue tout droit de l’espace. Le Predator aime bien passer ses vacances d’été en Amazonie pour écorcher de l’humain. Sa passion : collectionner les trophées (tout particulièrement les cranes humains), sa chasse d’humains est son safari. Quelle autre musique que de la musique tribale pouvait accompagner ce film ? Vous ne verrez la créature en chair et en os qu’à la fin du film.


On ne sait pas à quoi elle ressemble mais on sait qu’elle est terriblement dangereuse et intelligente. Sa puissance est démesurée. La capacité de se rendre invisible, possédant un arsenal de haute technologie tel que le camouflage holographique, un masque permettant d’avoir une vision thermique, un mini canon laser sur l’épaule, et une sorte de montre capable de faire exploser tout un continent, comment vaincre une créature qu’on ne peut voir ni entendre et qui possède tout cet arsenal ? Dans la jungle, c’est donc le Predator qui porte la culotte !



Je sais pas ce que c’est mais ça nous suit. Et je sais que c’est pas
un homme... On va tous y rester. (Hey mais il résume pas le film lui
?!)



Schwarzy face à un ennemi de taille


Arnold Schwarzenegger, cigare dans la bouche, manifestant sa joie d'une curieuse manière en retrouvant un ancien ami, fera rencontre avec la plus terrifiante des créatures extraterrestres. C’est alléchant, tout simplement excellent. Dans notre film, l’acteur, tout de corps huilé est égal à lui-même (on fera main basse sur le look très vacancier qu’il arbore en début du film avec ce joli petit polo rouge) avec son personnage de commando (en parlant de Commando, les premières minutes auront pas mal de similitudes avec ce film). Mais ce personnage quasi invulnérable évoluera. Petit à petit, le coté invincible laisse place à un humain apeuré par une créature dont il se demande comment il va bien pouvoir en venir à bout. Dans ce nouveau combat, cette fois, il n’est pas seul et se retrouve à la tête d’un groupe de mercenaires très professionnels. Enfin, si on veut :


• Blain, le moustachu macho qui passe son temps à chiquer du tabac et se trimballer avec son mini gun,
• Hawkins, l’intello, médecin et responsable de la radio qui balance des vannes foireuses,
• Billy, l’indien pas très causant et serein à l’immense talent de pisteur,
• Mac, le gros black dur à cuire qui voue un amour éternel à son rasoir et sa flasque à alcool,
• et pour finir Poncho, le polyglotte de la bande qui ne sert pas vraiment à grand-chose.
J’oubliais le principal : Carl Weathers qui interprète Dillon, ancien militaire, vieux copain de Dutch, qui travaille dorénavant pour la CIA. Apollo Creed abandonne donc un temps Rocky Balboa pour traquer de l’alien avec le Terminator. C’est pas génial ?



S’il peut saigner, on peut le tuer.



Un film fait pour ceux qui en ont dans le pantalon !


Alors oui les hommes dans le film sont « quasi » représentés par le gros cliché des grosses brutes, de gros machos remplis de testostérone qui vont déboiser sévèrement toute la jungle à coup de gros calibres. Ne vous attendez donc pas à entendre nos personnages philosopher. C’est des hommes, des vrais ! Ca ne gâche en rien le plaisir que procure se film, pire, ça rajoute encore plus de fun et de rigolade (attendez-vous à du lourd coté répliques qui s’enchainent). La jungle est représentée comme une foret aux allures préhistorique et diabolique. De quoi élever très haut votre niveau d’angoisse. Du coup, on ne décroche pas une seconde. Les meurtres dans notre film seront très impressionnants et quelques fois très sanglants. Ames sensibles, s’abstenir. Predator= slasher ? Heureusement non. Les morts ne s’enchainent pas. Le Predator est un collectionneur méticuleux s’occupant une à une de ses victimes. Le but est de ne jamais montrer la créature ce qui permet de faire ressentir sa présence au sein de la jungle créant ainsi une atmosphère particulièrement tendue. Le Predator et la foret ne font qu’un. D’ailleurs cette idée aura plus de sens en entendant cette réplique prononcée par le personnage d’Anna (touche féminine du film) lorsqu’un des hommes de Dutch sera attrapé par le Predator : « La forêt est venue et l'a emmené».


Grand film d’action et de science fiction, chef d’œuvre du genre, Predator, en plus de voir son casting déborder de charisme, se permet d’être ambitieux malgré son scénario simpliste. On appréciera l’ambiance angoissante et terrifiante, le très bon mélange d’action et de science fiction, on appréciera l’analyse du comportement humain, les somptueuses musiques tendues et du style tribale orchestrées par Alan Silvestri, les répliques testostéronées, la photographie et la mise en scène soignées, la jungle filmée comme une entité diabolique, les effets spéciaux et le maquillage du Predator d’une grande réussite (merci encore Stan Winston), pour un monument anthologique. Deux monstres sacrés d’Hollywood livrent dans la jungle le combat le plus titanesque de toute l’histoire du cinéma. La question est de savoir qui remportera la victoire ?

Créée

le 26 juin 2016

Critique lue 421 fois

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Jay77

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