Dans un Los Angeles plongé en pleine guerre des gangs, un mystérieux assassin perpétue d'effroyables crimes. Il mutile ses victimes et s'attaque aussi bien aux trafiquants de drogues qu'aux policiers chargés de les arrêter. Le lieutenant Mike Harrigan (Danny Glover) mène une guerre sans merci contre les divers gangs de la ville. Bientôt, il va découvrir que les meurtres sanglants sont commis par une créature capable de se rendre invisible et disposant d'un arsenal hautement sophistiqué...


Le premier Predator, réalisé par John Mc Tiernan (Piège de Cristal, A la Poursuite d'Octobre Rouge, Rollerball version 2000), plantait le décor dans une jungle équatorial. Pour ce second film, Stephen Hopkins (Freddy 5, Blown Away, Lost In Space) choisit de filmer l'action en plein Los Angeles. Un parti pris casse-gueule qui s'avère finalement un choix fort judicieux.


Arnold Scharzenneger ne rempile pas alors du coup, c'est Danny Glover, échappé de la série des Armes Fatales qui s'y colle. On n'y perd pas au change d'ailleurs. Le film s'ouvre sur un affrontement entre trafiquants de drogues et policiers en pleine rue. Une entrée en matière classique mais efficace (un bon gros gunfight !). Les trafiquants se réfugient dans un immeuble et s'arment jusqu'aux dents. La créature fait alors irruption au beau milieu du repère des trafiquants. En entre dans le vif du sujet avec la découverte des corps atrocement mutilés des trafiquants par Harrigan. Celui-ci est bien épaulé par Léona (Maria Conchita Alonso, aperçue dans Running Man aux côtés de Schwarzie). Tous deux découvrent l'ampleur du carnage, les corps dépecés et pendus au plafond (pratique courante de la créature).


Sans égaler son prédécesseur, Predator 2 constitue toutefois un spectacle fort réjouissant. L'action est menée tambour battant et le spectateur n'a pas le temps de souffler. Certaines séquences sont vraiment très réussies (la séquence dans le métro, celle dans l'abattoir...) et parviennent même à faire sursauter par moment. Le scénario, très "comics" (des trafiquants, des extra-terrestres, un vaisseau spatial, le décor de Los Angeles...), est intéressant et la fin assez inattendue. Les effets spéciaux sont réussis (le design de la créature, signé par Mr Stan Winston himself, est absolument remarquable) et utilisés à bon escient.


Certes, Stephen Hopkins n'est pas John Mc Tiernan. Ce dernier avait su transformer un décor (la jungle) en un véritable personnage à part entière dans le premier Predator. Malgré tout, Hopkins s'attarde par moment sur une ruelle sombre de Los Angeles (lors de la rencontre entre Harrigan et King Willie, le chef des trafiquants jamaïcains) et parvient à distiller une atmosphère glauque à souhait. La mise en scène d'Hopkins, sans être vraiment exceptionnelle, est nerveuse et suffisamment carrée pour coller au siège le spectateur. Si Predator 2 s'apparente donc plus à un film d'action dans sa réalisation, l'histoire elle, relève davantage du fantastique.


Au final, Predator 2 s'avère être une série B décapante qui ne trahit jamais le mythe original. Beaucoup d'éléments du premier film ont été conservés voire même transcendés (l'arsenal de la créature, ses véritables origines...) pour notre plus grand plaisir. Predator 2 fait partie des rares suites réussies du cinéma fantastique alors, pourquoi s'en priver ?


Clin D'œil :
Dans le vaisseau du Prédator, on aperçoit divers crânes, dont un de dinosaure et un d'Alien, c'était en fait un clin d'oeil de l'époque aux comics Alien Vs Predator déjà existants (édités par DC comics).


Il s'agit de l'un des derniers films de Kevin Peter Hall, décédé en avril 1991.

Créée

le 23 févr. 2021

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Blockhead

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