Un troisième film qui aurait pu être meilleur

On l'attendait, cette suite ! On l'attendait depuis 1990 ! Elle se faisait attendre jusqu'à nos ravissements des pupilles à l'aperçu de la première bande annonce. Celle du révélé titre,
Predators, avec le S du pluriel Monsieur !


L'idée à la base, d'envoyer des humains, précisément des tueurs professionnels venant de tous les horizons, sur une planète inconnue plutôt que de montrer une fois de plus une chasse à l'homme sur Terre, est vraiment bonne.


Proposer Adrian Brody en tête d'affiche était osé, un rôle physique et à contre-emploi pour lui, mais l'acteur fait le boulot dans son personnage de Royce, mercenaire solitaire mais meneur malgré lui, parachuté à son réveil avec les autres crache-la-mort dans une jungle que chacun peine à identifier.


L'idée d'insérer une autre caste, celle-ci renégate, de Yautjas se fichant du code d'honneur n'est pas mal non-plus, mettant à mal en pourchassant le groupe de soldats avec en plus un détenu au ciboulot dérangé (Walton Goggins) et un médecin (Topher Grace) dont on se demande ce qu'il fout dans cette situation, ha ha, suspense, méfiance, on ne sait pas, les chasseurs aux dreadlocks se sont peut-être trompés à son sujet ?


Alice Braga fait guise de présence féminine dans son rôle de tireuse d'élite israélienne et apporte un lien narratif avec le premier film réalisé par John McTiernan. Lawrence Fishburn, largué et esseulé sur la planète depuis dix saisons de chasse, fait une courte irruption parmi le groupe pour en faire apprendre davantage sur les tactiques et les coutumes des créatures.


Seulement voilà, même si Nimrod Antal a bien filmé, il semble inévitable de se dire que le producteur Robert Rodriguez se soit reposé sur des lauriers scénaristiques, malgré les nouveautés amenées à la saga. Si les idées de s'allier au Yautja prisonnier pour se faire aider à s'échapper de la planète et de confronter les créatures des deux castes entre elles sont les bienvenues, certaines scènes de combat, celle du yakuza et celle de Royce à la fin sont jugées paresseuses et copiées collées au Predator de 1987. On en reste un peu sur notre faim aussi dans l'ensemble. On aurait aimé peut-être une demi heure de plus histoire d'étoffer les personnages présents dans leur mésaventure commune.


Chose qui peut plus agacer,


est que les premiers tués sont évidemment le chicano joué par Danny Trejo et le soldat africain interprété par Mahershala Ali, ce dernier disposant d'un sixième sens qui ne sera pas plus exploité dans l'histoire à l'inverse de celui de l'indien, Billy, dans la jungle d'Amérique Centrale du premier film. Un ordre de morts vu dans beaucoup de productions hollywoodiennes, comme si l'ethnicité disposait encore et toujours d'une hiérarchie à respecter.


Mais le plus déplaisant moment restera la toute fin, à l'entame du générique de clôture quand la bande son nous balance la chanson "Tutti Frutti" de Little Richard en pleine tronche. Ça brise carrément l'ambiance dans laquelle Predators, malgré les défauts que présente le film, avait réussi à plonger le spectateur. Bordel, c'est un film fantastique et de science fiction là, on n'est pas dans la guerre du Viêt-Nam avec ces G.I. cools se croyant en visite touristique comme on le montrait parfois au cinéma !

MonsieurScalp
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le 25 mars 2022

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MonsieurScalp

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