PredatorZZzzzZZZzzz....

Quand j'avais douze ans, je raffolais des films Rated R ( qui sortaient en France 'interdits au moins de douze ans' ! ) bien crados et orduriers à souhait. Predator est de ceux-là.
 Si par la suite le film s'est avéré avoir une bien plus haute importance ( voir ma critique ) la première notion de cinéma que je m'en suis faite, c'était celle là...


Aujourd'hui, paradoxalement, c'est un mec qui a douze ans qui a réalisé Predators... Le film R le plus tendre de tous les temps !


D'une générosité infantile, Nimrod Antal nous livre un film maladroit et mou du gland, sans une once de sous-texte et scolairement révérencieux au chef d'œuvre de McTiernan : " Ooh il faut mettre la musique, là... et telle et telle réplique... ( " Over here... Turn around... " ) et la même arme... et une chute d'eau... et une scène où le type mystérieux de la bande se retourne pour affronter le Predator à l'arme blanche ! ( en avant les cuivres ! ) ".
Résultat, un film sans aucune personnalité, mal photographié ( aucun sens de l'espace, ni des contrastes ) pas écrit, mal digéré, mal vomi.


Après une grosse demie-heure d'exposition chiantissime, on s'estime en droit d'avoir des scènes d'action qui s'empilent, mais même pas. Il y en a en tout et pour tout cinq... Et elles sont pas piquées des vers... De la course de chiendators, à la bagarre finale, les prises de décision des personnages défient l'entendement. Florilège :
" Je préfère être seul. Je suis meilleur seul. Je vais péter la gueule aux Predators, mais pour ça, j'ai besoin de vous ! "

" Ils sont partout, ils vous voient, ils vous sentent. Si j'ai survécu c'est parce que je fais super gaffe... Et c'est d'ailleurs pour ça que je marche à découvert avec vous. "
" Aie ! Y m'a fait super mal avec son Katana, ce con ! Je vais continuer à l'affronter à mains nues... Aie ! Méééé... "

Et puis dans le 1, le Predator était constamment sur les traces des héros. même invisible, il rôdait... Dans cet opus, les Predators vont et viennent au gré des besoins des scénaristes. A la fin, le chef-méchant-predator s'absente cinq minutes entières, juste le temps que Topher Grace dévoile son secret de merde et qu'Adrian Brody le tue avant de se préparer à foutre le feu... Incompréhensible.


Pour le générique de fin, Nimrod nous refait le coup du fan affable qui balance "Long Tall Sally" ( la chanson de l'Hélicoptère dans le 1 ) mais ça ne prend pas ! On l'a vu ton film, garçon ! on sait ce que t'as fait !


Ce film est d'autant plus un crime impardonnable que même Predator 2, qui ne cherchait pas à rivaliser avec le 1, était plus original et plus intègre que cette daube. Il livrait de vraies scènes d'actions brutales et sanglantes, du gore vaudou et des jurons à la pelle.
Un vrai R, quoi...