Les extraterrestres ne cessent de fasciner les humains, et le septième art est là pour nous le prouver. Premier Contact est loin d'être le premier film à s'intéresser à ce qui pourrait se passer si des OVNIS débarquaient un jour sur Terre. Mais il le fait d'une manière tout à fait brillante, inédite et réaliste. En outre, résumer le film à ce seul domaine serait une grossière erreur, puisque son réalisateur est beaucoup plus ambitieux.


J'avais déjà entendu parler de Denis Villeneuve, mais je n'avais jusqu'à présent vu qu'un seul de ces films. Autant dire que le bonhomme n'avait pas encore mon estime, chose faite après avoir vu ce Premier Contact.


Je ne vais pas trop m'attarder sur l'intrigue, vu que c'est l'élément moteur du film, et que le réalisateur nous offre une fin grandiose, avec un twist assortit d'un paradoxe temporel saisissant.
Commençons d'abord par le casting, et quel casting ! Le trio Amy Adams - Jeremy Renner - Forest Whitaker fait des merveilles. Les deux premiers en particulier. Amy Adams incarne Louise, une linguiste renommée à qui l'armée fera appelle. Elle rencontrera Ian, un brillant physicien, et le duo sera chargé de communiquer avec les extraterrestres afin de connaitre leurs intentions.


Amy Adams tient sans doute là le rôle le plus important de sa carrière. Le film se déroule selon son point de vue et elle crève l'écran : le spectateur ne peut être que touché par tout ce qui se passe. Quant à Jeremy Renner, malheureusement trop souvent cantonné à des rôles secondaires, il livre ici une très belle prestation.


À part Forest Whitaker, les autres personnages n'ont que peu d'importances, et c'est voulu ainsi. Premier Contact ressemblerait presque à un biopic sur l'histoire d'une linguiste qui a réussi à communiquer avec les extraterrestres et sur ce que ça a changé à sa vie. C'est le côté réaliste que j'ai adoré : l'arrivée des "vaisseaux", comment Louise débarque sur le site dans le Montana, les échanges avec les extraterrestres, les réactions des pays, etc...


On pourrait presque dire que Premier Contact reprend les codes du récit historique pour raconter son histoire, avec le sentiment qu'on ne sait pas où on va et que tout peut basculer.
Bref, si vous vous attendez à un film du type Independence Day, vous êtes carrément à côté de la plaque. Denis Villeneuve montre ce qu'il y a de plus réaliste si quelque chose comme ça devait se passer un jour. D'abord la peur, bien sûr. Prise de conscience du gouffre technologique. La peur suscite la crainte, la terreur. Puis, les gouvernements prennent leurs mesures de quarantaine et essaient d'entrer en contact tandis que la population (et à travers elle les médias) est déchirée par des sentiments très contrastés.


Le temps s'écoule et on sait que dans notre monde il faut que tout aille toujours vite. Or, les progrès sont très lents (à un moment dans le film, plus d'un mois s'est écoulé), et la peur, toujours présente, commence à laisser place à la méfiance, à la défiance. Les dirigeants s'enhardissent, montrent leurs gros bras, et les nations se divisent. En effet, il y a 12 vaisseaux, et chaque pays qui s'occupe de la zone où a atterri un vaisseau n'a pas la même approche. Bref, les politiciens, les militaires et les médias veulent l'épreuve de force. Après tout, s'ils n'attaquent pas c'est qu'ils sont peut-être plus faibles que nous. Le film montre très bien comment la raison peut être balayée. C'est une vision assez pessimiste, mais après tout réaliste, de la nature humaine. Alors qu'on devrait laisser les scientifiques faire leur boulot.


Denis Villeneuve nous livre un film superbement réalisé, avec des scènes remarquablement filmées. Rien que le passage où Louise arrive sur le site en hélicoptère est aussi fabuleuse que la fameuse scène de Jurassic Park. Premier Contact arrive à rendre fascinant chaque échange entre Louise et les deux heptapodes. Composée par Jóhann Jóhannsson, la BO est en véritable harmonie avec le film.


Pour terminer en quelques lignes, je dirai que Denis Villeneuve signe un film bouleversant, alliant le drame à la SF, totalement maitrisé, et qui va devenir une référence du genre.


Rien que le fait qu'il n'y ait eu aucun combat et que les extraterrestres repartent tranquillement est quasiment inédit. Finalement, un peu comme dans E.T. l'extra-terrestre, c'est plus les humains qui sont pointés du doigt dans leurs travers.


La fin est un peu à la manière d'un Gone Girl : elle clôt l'intrigue principale tout en restant ouverte. Une question centrale se pose notamment :


Pourquoi les heptapodes auront-ils besoin des humains dans le futur ?


Merci Denis.

Créée

le 10 déc. 2016

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Zero70

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