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Non, je ne pars pas en croisade contre Denis

Une caméra escargot, une ambiance de mystère, une forme prétentieuse, une musique balourde, des vaisseaux au design géométriquement plat, des effets de pesanteur et des visions publicitaires, voici Dune avant Dune ou plutôt, Denis n'a fait dans son diptyque que recycler les quelques bonnes idées ( et les mauvaises aussi ! ) qu'il avait trouvé et déjà recyclé de surcroit dans son blade runner.

Dans "Premier Contact " cependant, les effets sont dépensés plus justement, avec plus de maîtrise ou de retenue à vous de choisir, faisant de ce film un métrage plutôt sympathique, d'abord les bons points.

Hormis les visions Malickiennes qui introduisent le film et reviendrons nous parasiter assez régulièrement, je trouve le segment introductif très réussi, de la médiatisation d'une invasion à la découverte des premiers symboles des visiteurs. Denis nous met à hauteur d'individu lambda dans son quotidien, introduisant l'élément fantastique de manière plutôt réaliste car justement non traité comme un événement fantastique. Il est traité comme le serait n'importe qu'elle autre information d'importance, une déclaration de guerre par la Chine par exemple et l'on comprend par le mouvement de foule en arrière plan et la salle vide qu'un évènement particulier est survenu. Un peu de mise en scène chez Denis je respire un coup et moi qui ne raffole pas du traitement réaliste de la science-fiction, je trouve ici l'approche plutôt pertinente. L'on ressent d'autant plus le chamboulement lorsque le personnage retourne à son lieu de travail vidé de la foule présente la veille.

Le mystère également, l'arrivée au site du vaisseau pris dans une barrière de nuages me rappel celle d'"Alien" sans pour autant faire récupéré, Denis à su se réapproprié l'idée et la découverte de ce vaisseau tout en apportant une réponse au spectateur rajoute une couche de mystère bienvenue. Ce mécanisme sera répété avec succès jusqu'à la première découverte des symboles heptapodes.

J'aime particulièrement la première entrée dans le vaisseau avec un rapport palpable à la matière, cette main qui glisse à la découverte d'un corps étranger à quelque chose d'une connexion, qui ouvre le paradigme du possible. Ce jeu de pesanteur également est plutôt bien senti pour illustrer le passage dans une autre approche du réel, clé de voute du récit qui fera malheureusement effet de pétard mouillé.

Car oui passé le premier contact et la découverte du premier symbole, le film devient un sous Nolan où l'on parle et réfléchi beaucoup, en oubliant le cinéma et le spectateur.

Il se coince dans une démonstration de connexion neuronale se voulant bien ficelée, reliant les individus dans l'espace et à travers le temps, sauf que tout ça reste au stade de discours mal illustré notamment à cause, d'une caméra bougeant d'une manière insupportablement télévisuelle.

De plus il y a aveu d'échec avec cette volonté initiale de nous montrer le processus de déchiffrage qu'il abandonne vite pour tomber dans un ta gueule c'est magique, reniant lui-même le sujet de son film, le langage.

C'est dommage car pour une fois je trouvais qu'il réussissait à donner une dimension intimiste avec le personnage principal, notamment après le twist, twist il faut le dire amené avec un foutage de gueule et une malhonnêteté de petit, petit, très petit malin au spectateur, malgré ça j'ai tout de même ressenti le chamboulement intérieur de l'héroïne, l'étourdissement de se retrouver au croisement du plusieurs réalités temporelles.

Malheureusement le film passe à côté de beaucoup trop de choses, notamment n'assume pas le partis pris d'installer l'action dans une bulle isolée du monde, les informations qu'il nous donne sur l'évolution du contexte extérieur, de la paranoïa qui s'installe ne servent à rien et la pseudo-rébellion interne contre les visiteurs est traité avec un désintérêt factuel et une absence de conséquence, me rappelant une n-ième fois que Denis a peur de se mouiller.

xaiy
5
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le 22 avr. 2024

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xaiy

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