Le Royaume-Unis des années 1980, la poigne de fer du thatchérisme, l’homosexualité, le rejet, la persécution, le sida, l’affirmation de soi, les cités minières du fin fond du Pays de Galles, les préjugés, la grève de 84, la lutte, la solidarité … il est question de tout ça dans Pride. Seuls les Anglais pouvaient rendre ce pot-pourri de thèmes grandiloquent qui sent le film tire larme à plein nez drôle et touchant, sans jamais tomber dans le mélodramatique.


John, jeune étudiant un peu perdu qui cache son homosexualité au reste du monde se rend à Londres pour participer à la gay pride. Il se joint à un groupe de gay Local qui défile dans les rues de la capitale Anglaise quand Mark, leader engagé de la troupe, remarque un détail inhabituel : l’absence de policier, pourtant rarement en reste quand il est question de persécuter de la tarlouze. Illumination. S’ils ne sont pas là, c’est parce qu’ils sont trop occuper à mater du mineurs en grève. C’est décidé, la bande va leur venir en aide, le LGSM (Lesbians and Gays Support the Minor) est créé. Entre opprimés, serrons-nous les coudes !


Récolte d’argent parsemée d'insultes, contact de groupes syndicalistes qui les rejettent les uns après les autres et puis enfin, consécration, un petit village minier Gallois accepte de les rencontrer. Mark et Joe partent alors dans ce petit village accompagné de Mike, bras droit un peu effacé de Mark, de Jonathan, acteur exubérant et de son petit ami Gallois Gethin, de Jeff, le fabuleux, d’un petit couple tout mignon et de Steph, la lesbienne du groupe.


La rencontre improbable entre ce groupe de folles fières de l’être et la population locale principalement constituée d’hétéros pures et dures, des bonhommes très attachés à leur virilité, nous offre une petite leçon d’humanité. On s’attache, on s’attendrit, on se marre, on est ému. Pas de violon, ni de misérabilisme mais une bonne dose de dérision. Il ne faut pas oublier que nous sommes au milieu des années 80, dans un petit village paumé du Pays de Galles. Encore aujourd’hui, une telle rencontre dans le fin fond de la campagne française serait assez explosive.


Appréhension, préjugés, rejet, défiance, échanges, compréhension, respect, copinage, attachement, la relation entre ces deux groupes évolue devant nos yeux. Le casting est un des point fort du film. On retrouve ainsi avec plaisir une belle brochette d’acteurs locaux : Dominic West (McNulty de The Wire), Joseph Gilgum (This is England) ou encore Paddy Considine et Bill Nighty.


Tiré d’une histoire vraie, cette histoire invraisemblable d’un groupe de gay venant en aide à un village mineur donne la banane. C’est sûr que ce n’ai pas du grand cinéma et que le tout est quelque peu prévisible mais on sort de la salle de bonne humeur, on croise le regard pétillant et le sourire de nos confrères de séance et on repart vaquer à nos occupations habituelles chargé à bloc.

Clode
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le 29 sept. 2014

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