Certains fuiront rien qu’en voyant à la réalisation le nom de Wong Jing et on le sait tous, le bonhomme est capable du meilleur comme du pire. Mais une chose est sure, c’est quoi qu’en disent certains sur la qualité de ses productions, ce dernier continue encore et toujours de tourner en mode industriel depuis plus de 30 ans, alignant très régulièrement des casting de folie comme c’est le cas avec ce Princess and Seven Kung Fu Masters qui s’apparente plus à une bonne grosse pantalonnade bien fun qu’un vrai film d’arts martiaux.

Même si on pense rapidement à Tai Chi 0 sorti récemment, Princess and Seven Kung Fu Masters se rapproche plus de l’esprit des comédies en costume de Stephen Chow, que ce soit celles du début des années 90 (dont certaines sont également réalisées par Wong Jing) ou plus récemment de son Kung Fu Hustle que tout le monde connait, avec tout ce que cela implique de personnages barrés et de gags plus ou moins lourds. Les acteurs sont parfois en totale roue libre, et il n’est pas rare que certaines scènes virent au concours de grimace. Sandra Ng est totalement déchainé et la voir ainsi nous ramène une fois de plus en arrière, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on l’apprécie. Mais elle est loin d’être la seule et voir Yuen Wah en prêtre taoïste amoureux dépressif ou Eric Tsang tout de chevelure vêtue, arborant toujours avec lui deux ou trois enfants, nous laisse constamment un petit rictus dont on a du mal à se débarrasser. Même si comme souvent avec Wong Jing, l’humour est en dent de scie, on rigole tout de même vraiment et même certaines scènes un peu tirées par les cheveux nous procurent du plaisir. Seul un court passage musical m’aura fait dresser les poils, mais ceux qui me connaissent savent mon « amour » pour ce genre de scène et il y a fort à parier que certains sauront l’apprécier.

Imbriquées dans un déferlement de conneries, on retrouve quelques scènes d’action permettant au gros casting martial du film de prouver une fois de plus ce qu’il est capable de faire. Même si on regrettera que la jeune Jiang Lu-Xia (Coweb, True Legend, Bad Blood) soit un peu sous exploitée, on est content de retrouver la nouvelle génération martiale du ciné de Hong Kong avec par exemple Dennis To, Philip Ng, mais surtout Xing Yu (Kung Fu Hustle, Ip Man, Angel Warriors) qui crève l’écran à chacune de ses apparitions grâce à un gros charisme et des compétences martiales faisant plaisir à voir.
Même si la mise en scène des combats n’a au final rien d’exceptionnel, ils sont tout de même très efficaces. Qu’ils soient sérieux ou complètement délirant grâce à des effets spéciaux sympathiques, le chorégraphe Philip Kwok leur donne un certain cachet en y ajoutant même une petite touche de folie que les amateurs de bobines lowcost des années 80 apprécieront : des ninjas ! Rares mais plutôt bien chorégraphiés, ils sont en plus relativement long comme pour la scène finale, composée de plusieurs petits affrontements, et qui frôle les 15 minutes. On pourra tout de même reprocher des doublures parfois un peu trop visibles, par exemple pour Sandra Ng ou même Sammo Hung qui n’est plus tout jeune malgré tout (62 ans à l’heure ou j’écris ces lignes).

Que ses détracteurs se rassurent, Wong Jing n’a pas réalisé ici un chef d’œuvre et il n’en avait certainement pas l’intention. Malgré tout, Princess and Seven Kung Fu Masters est un petit divertissement relativement efficace, pour peu qu’on adhère à son humour, qui permet de se vider l’esprit 1h30 durant grâce à des gags bien fendarts et quelques combats réjouissants.
cherycok
6
Écrit par

Créée

le 13 janv. 2014

Critique lue 262 fois

1 j'aime

cherycok

Écrit par

Critique lue 262 fois

1

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1