Employés et maris
Un couple se délite. Le mari, lassé d'une femme trop froide, va se laisser attirer par une autre. C'est le thème principal de ce long film (presque 2h30). Mais, à mes yeux, ce n'est pas le plus...
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le 21 févr. 2012
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Les sujets, principaux ou subalternes du film d'Ozu, sont largement teintés d'amertume. Pour autant, fidèle à son style, le cinéaste, qu'il aborde ses thèmes récurrents de façon sérieuse ou grave, y associe souvent une légèreté qui le détourne du pathétique ou du mélodrame.
"Printemps précoce" s'articule principalement autour de deux thèmes, l'un conjugal -qui est le fil rouge du film- à travers l'aventure extraconjugale et culpabilisante d'un mari, et l'autre social qui évoque, dans le Japon d'après-guerre, la condition précaires des jeunes employés japonais, allant jusqu'à considérer une naissance comme une difficulté supplémentaire. Le regard d'Ozu est toujours plein d'empathie pour ses personnages, sans jamais être pesant. Il observe ici le couple des Sugiyama, dont il évoque le désamour par des symboles ou des gestes simples; il fait un portrait touchant et plein de tact de l'épouse esseulée.
La mise en scène n'est pas faite pour nous surprendre, reproduisant le goût d'Ozu pour les plans fixes et géométriques. Certains thèmes aussi nous sont familiers: l'occidentalisation de la jeunesse, la guerre encore dans les esprits, sous la forme d'une réunion d'anciens combattants qui tourne à la soulerie -autre récurrence du cinéaste!- et ce sentiment de solitude, voire d'abandon, qui transparait constamment dans l'oeuvre d'Ozu. Dans ce Japon mystérieux (pour le spectateur que je suis) et rituel, notons, pour l'anecdote, ces deux instants inhabituels chez Ozu et dans la représentation du couple japonais peu porté aux effusions si l'on en croit les réalisations du cinéaste, deux gestes d'affection sous la forme de baisers sur la bouche!
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Créée
le 15 oct. 2024
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Un couple se délite. Le mari, lassé d'une femme trop froide, va se laisser attirer par une autre. C'est le thème principal de ce long film (presque 2h30). Mais, à mes yeux, ce n'est pas le plus...
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le 21 févr. 2012
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Ozu a délaissé un peu ses thématiques habituelles (fossé générationnel, l'obsession de marier,etc...!!!) pour en aborder d'autres déjà évoquées dans d'autres œuvres du cinéaste mais de manière plus...
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le 26 mars 2014
10 j'aime
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Printemps précoce est marqué par une certaine tristesse et mélancolie, sans la touche habituelle de légèreté et d’humour qui parsème ses films même quand le sujet est grave. Ici, Ozu s’intéresse au...
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