[CINÉMA] PRIS DE COURT
Distribué dans moins de cent salles en France, j’ai eu de la chance que Pris de court soit diffusé chez moi. Aimant beaucoup Virginie Efira comme actrice, je me suis précipité au cinéma pour aller...
le 18 mai 2017
5 j'aime
On avait laissé la réalisatrice Emmanuelle Cuau il y a déjà dix ans avec l’excellent thriller sociétal « Très bien, merci » qui proposait, à travers un cas banal, de décortiquer les aberrations de notre système administratif et social sous forme de suspense. Un engrenage implacable que l’on retrouve ici au début de « Pris de court » qui prend à la fois et successivement la forme d’un drame social et familial puis d’un polar. L’étau qui se resserre contre le personnage principal est une nouvelle fois au centre du cinéma de Cuau. On y retrouve d’ailleurs Gilbert Melki dans un second rôle de gangster, lui qui jouait le personnage principal du film pré-cité.
Virginie Efira, qui se frotte décidément à tous les genres avec une aisance folle, nous prouve qu’elle est encore une fois une tête d’affiche probante au jeu impeccable et juste. Les enfants choisis pour lui donner la réplique ne sont pas en reste et montrent que l’étape du casting fut judicieuse pour un rendu homogène. Cela permet en effet de croire à ce cocon familial à trois, ce qui implique une empathie maximale envers les personnages. De la même manière, l’aspect très réaliste du long-métrage est réussi et la réalisatrice sait poser un contexte vite et bien. Que ce soit au niveau social (fins de mois difficile), moral (l’engrenage du mensonge) ou du suspense (glissement vers le film de braquage), il n’y a aucune longueur ou baisse de rythme, la courte durée du film n’étant pas un frein mais au contraire un gage d’efficacité.
Cependant, « Pris de court » souffre peut-être d’un manque d’enjeux et d’ampleur qui rend sa facture cinématographique très vite anodine et triviale. Le choix de délaisser l’aspect social comme la piste du mensonge aux enfants, de manière à se focaliser sur les contours d’un polar à la limite du film noir, n’est pas forcément la meilleure des idées. Au contraire, cela replace cette œuvre dans une veine plus classique et balisée, au détriment de la situation familiale des protagonistes et de leurs relations, qui s’avère pourtant l’aspect le plus réussi du film. En résulte, certes un beau drame familial mais assorti d’un tout petit thriller anecdotique.
Créée
le 30 mars 2017
Critique lue 678 fois
D'autres avis sur Pris de court
Distribué dans moins de cent salles en France, j’ai eu de la chance que Pris de court soit diffusé chez moi. Aimant beaucoup Virginie Efira comme actrice, je me suis précipité au cinéma pour aller...
le 18 mai 2017
5 j'aime
"Pris de court" est un thriller "auterisant" racontant l'installation de Nathalie, jeune veuve arrivée du Canada, et de ses 2 enfants à Paris. L'héroine galère dans le monde du travail lors de son...
Par
le 10 avr. 2017
5 j'aime
Emmanuelle Cuau nous avait laissé sans nouvelles depuis l'excellent Très bien, merci, en 2007. Autant dire qu'on est heureux de la retrouver et prêt à replonger dans son cinéma marqué par sa...
le 29 mars 2017
3 j'aime
2
Du même critique
Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...
Par
le 15 nov. 2018
93 j'aime
10
Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...
Par
le 27 oct. 2022
88 j'aime
11
On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...
Par
le 18 oct. 2018
81 j'aime
11