À se perdre dans les étales des bacs à soldes, attention de ne pas vous méprendre entre le DVD de Hantise (l’affreux remake de La Maison du Diable avec Liam Neeson), Amityville, La Maison du Diable, Demon House (qui s’intitule en réalité Night of the Demons 3) et ce Castle of the Dead (également titré Prison of the Dead) tant leurs jaquettes sont familières.


Castle of the Deadmarque la fin de l’accord liant le nabab Vlad Paunescu à Charles Band. Depuis 1992, les studios de Castel Film Romania accueillaient de nombreuses productions du catalogue Full Moon. Mais avec la perte du distributeur Paramount Pictures, le producteur cherchait à réduire la voilure en s’associant avec de nouveaux partenaires tels que la Kushner Locke Company ou bien Tempe Entertainment. Cette production désargentée bénéficie donc encore des équipements professionnels des studios roumains ainsi que du savoir-faire européen.


L’intrigue envoie une bande de nantis amateurs de sciences occultes au sein d’un château réputé hanté par des bourreaux jadis emmurés vivants. Mais entre les mauvaises plaisanteries destinées à effrayer les copains et les séances de spiritismes, les ados vont provoquer la colère des mauvais esprits, déclenchant alors un jeu de massacre, ce qui n’est pas pour nous déplaire.


Réalisé sous le pseudonyme de Victoria Sloan, le film porte bien la signature de David DeCoteau : un rythme mou de la bite, de l’érotisme sous-jacent, et une atmosphère de train fantôme nimbée de projecteurs de couleurs bleutées, d’effets de brume et de flashs stroboscopiques. Les femmes (Alicia Arden, Debra Mayer) nous refusent néanmoins l’accès à leur intimité contrairement aux hommes, plus enclins à exhiber leur corps d’éphèbes en boxer.


Castle of the Dead puise son inspiration dans plusieurs sources horrifiques, aussi bien britanniques (Hammer Film) que latines (La Révolte des Morts-vivants). À l’instar du réalisateur espagnol Amando De Ossorio, le cinéaste filme l’exhumation de ses morts-vivants amorphes, sortants de terre comme d’une cuite carabinée sous différents angles de prises de vue, avant de les laisser déambuler lentement dans le cadre à la recherche de victimes. Évidemment, comme dans tout DeCoteau qui se respecte, les protagonistes batifolent dans une ambiance de mort pendant que le petit groupe se sépare, laissant tout le loisir aux zombies tortionnaires armés de haches et de faucilles d’accomplir leurs basses besognes.


Disposant d’un charme délicieusement suranné, cette modeste production destinée à la vidéo occulte néanmoins les décapitations et scènes chocs que le public était en droit d’espérer. Le manque de nudité et de scènes gores (quelques jets d’hémoglobine et membres sectionnés en guise d’ornements de décors…) témoignent comme souvent des impératifs de production fixés par Charles Band. Si Castle of the Dead peine à sortir de l’habituel carcan dans lequel David DeCoteau s’est enfermé depuis plusieurs années (Talisman, Totem, Voodoo Academy), celui-ci parvient à s’imposer comme l’un de ses meilleurs titres grâce à une dernière partie apocalyptique mettant le dernier survivant aux prises d’une horde de revenants.


Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendu de la Full Moon Features, L’Écran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !

Le-Roy-du-Bis
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le 13 oct. 2025

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