Willy Rozier tourne un nullissime film d'aventures, en couleur et en Afrique, au moins partiellement.
Un avion s'est crashé dans la brousse et, comme l'annonce le titre, il va falloir aux cinq survivants du courage et de la patience pour gagner le prochain village. Mais, ça tombe bien, il y a parmi eux un guide de chasse (Georges Marchal) avec son fusil, sa connaissance de la savane et sa maîtrise de la langue pygmée.
Fauché, le film tient tout au plus d'un safari -que Rozier a peut-être voulu s'offrir à moindre frais...Le réalisateur poursuit un récit sans péril, multiplie les plans de coupe avec les animaux de la savane, que Georges Marchal abat sans sourciller (sauf les impalas, mais on ne saura pas pourquoi). Le scénario est indigent, les personnages tout en poncifs et ridicules. Il faut voir André Claveau incarner jusqu'au grotesque une infecte vedette de la scène, prétentieuse, couarde, coquette, cupide, en galère dans la savane. Les dialogues et les postures dans la supposée brousse forment un florilège de perles que savourera exclusivement l'amateur de nanar.
Au final, les personnages sortent aussi frais de la jungle que pour une visite du Jardin des plantes. En réalité, aucun protagoniste n'a la moindre épaisseur; la profession de foi du guide de chasse fera s'étrangler les défenseurs de la cause à animale. Tandis q'à travers sa représentation des indigènes, on voit bien comme le film, suivant l'esprit de l'époque, fait peu de cas de la population locale...
Ce navet n'a d'équivalent que les séries Z Italiennes de la même période.