Bon. Gus. Fait. Encore. N'importe. Quoi.

Le film écolo moralisateur, avec amourettes, petit côté socio-économique de la mère célibataire loin de son mioche et du mec qui a peur de perdre son job, et la fin toute gentillette histoire de retomber sur ses pieds... A quoi ça sert ?

GVS filme les paysages de trouducul du monde avec une sorte de distance aérée faite de clichés et d'images convenues (merci les panneaux publicitaires, les néons et les enseignes des magasins. Merci les grands champs tout plat à perte de vue). ça fait sourire pour le côté bouseux d'Amérique, mais ça ne va pas plus loin.

Les acteurs se dépatouillent pas trop mal. Avec ce jeu qui ne s'en donne pas l'air pour avoir le naturel du voisin d'à côté. Les personnages principaux, civilisés, propres, souriants et ouverts d'esprits, sont beaux, avec des dialogues espiègles et fins, et une image qui nous donnerait envie de s'en faire des potes.
Les personnages secondaires sont crapotaux (mais pas tant que ça non plus, pour des fermiers, agriculteurs... pas un pouce de bout ne traîne, ils ont tous l'air d'avoir tout juste acheté leur stock de chemise en flanelles), le regard méfiant, le sourire moqueur et la vanne facile. On a envie de les claquer et de les laisser moisir.

Voilà. Psychologie à deux sous. Merci Gus. Merci Matt. Le monde est blanc ou noir, suffit de choisir son camp.

Un film plutôt mou, qui se regarde comme une vache regarde passer les trains. Tranquillement, sans cahot, en ruminant ses KitKat ball.

Ah, la vanne des chevaux miniatures à répétitions est drôle !
D'ailleurs, quasiment tous les passages avec Frances McDormand sont excellents. Si elle n'avait pas été là, le film sombrait carrément dans l'obscur de l'ennui profond.
Merci Frances !

Quelquefois, je me suis tout de même demandée si GVS et Matt Damon n'avait pas tenté de faire un film légèrement moqueur ou pied-de-nez par rapport aux films écolos habituels : mais ces petits détails à contresens (le personnage qui choisit sa carrière, l'histoire d'amour qui capote, le passage obligé de la chanson mal chantée, la kermesse sous la pluie...) ne sont pas exploités jusqu'au bout, et je ne suis pas très sûre de ce qu'ils signifiaient au fond.


Le petit twist final surprend, et donnerait presque envie de rehausser la note, malheureusement étouffé très rapidement dans une fin mélo-morale.
Queenie
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le 25 avr. 2013

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le 25 avr. 2013

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Queenie

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