Périlleux voyage d’un psychonaute à la recherche de lui-même.



Film d’animation réalisé par Alberto Vazquez, Psiconautas nous propose d’accompagner Birdboy, jeune garçon-oiseau aux yeux creux, dans sa survie quotidienne et sa quête de changement. Birdboy erre dans un monde post-apocalyptique décharné, à l’état de ruine, réduit à néant, et ce dernier se donne la mission de sauver les imperceptibles fragments de vie qui se cachent sous les décombres d’un antique paradis sur Terre. Navigant au dessus des mers et à l’intérieur de son âme, l’enfant-oiseau, traumatisé par le décès de son père, vacille entre égarement et découverte de soi. C’est un sombre conte qui naît sous nos yeux, un conte dans lequel désespoir et espoir luttent en permanence. En deux mots, Psiconautas, c’est une histoire pour les enfants qui a choisi de faire un pied de nez à ses origines.


Dans la salle obscure, sur l’écran géant, quand défila le générique de fin, je restai sans voix. J’avais été happée dans un autre univers qui avait pris fin à l’instant où apparurent les noms des techniciens ayant collaboré pour la réalisation du film. Je retombais violemment dans ma réalité, et la redescente était délicieusement amère. J’étais à la fois au bord des larmes, nauséeuse, fascinée et reconnaissante. Abasourdie, j’étais à la fois infiniment triste et comblée. Et c’est exactement ce que j’attends d’un film... qu’il parvienne à me diviser à ce point.


Mon esprit est imbibé des images de Psiconautas. Véritables toiles indépendantes, chaque scène est un délice pour les yeux. A l’instar de la série d’animation Over the Garden Wall, l’atmosphère est anxiogène et poétique : pénible mais agréable à regarder. Accompagnée d’une soundtrack parfaitement maitrisée, planante quand il le faut, oppressante quand le récit s’y prête, l’ambiance sonore est constitutive de l’intégralité de l’œuvre et ne peut s’en détacher. Véritable kaléidoscope artistique, ce film est un tableau, une chanson, un livre, une sculpture, une pièce de théâtre.


Satire déguisée de notre société, Psiconautas dénonce et pointe du doigt l’urgence écologique, la destruction de l’environnement, l’autorité policière et le monde de l’Usine. Critique de l’Homme des temps modernes, Psiconautas nous place face à nos responsabilités et à nos actes. Création imaginaire, Psiconautas transcende les barrières de la réalité afin de nous immerger dans un cauchemar irréel.


Finalement, Alberto Vazquez nous offre ici un récit cruel et bouleversant qui va nous coller à la peau pour le restant de nos jours.

Délora_Abbal
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le 29 mai 2017

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