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Un mot sur le titre "international" du film : "Public toilet Africa"… Le titre à l’origine est "Amansa tiafi" et si quelqu’un en connaît la signification qu’il me le dise ! Le film débute par des scènes de rues où l’on rencontre d’un politicien en campagne (avec toute la démagogie dévolue pour ce rôle) et deux voyageurs qui se sont endormis et ont raté leur escale. Ceux-ci formeront tout au long du film un duo clown blanc/Auguste… Ces passages censément comiques ralentissent le rythme du film, et cela finit par être un peu redondant. L’énergie de la ville est bien captée par une caméra véloce qui épouse au plus près les actions des personnages, joue avec les zooms et les flous, utilise un léger ralentissement lors d’un travelling, varie les prises de vue, aériennes, gros plan... Il y a une belle alternance entre des plans panoramiques de la mer et ceux des ruelles resserrées de la ville. Le film contient également beaucoup de gros plans de mains en action. Une voix off nous informe de ce que l’on ne peut pas savoir ; elle reviendra tout au long du film, donner ainsi des explications. On apprend ainsi que la situation du Ghana est catastrophique ; politiciens corrompus, ville envahie de plastiques, terres vendues à un Libanais, aux Chinois… Entrent en scène ceux qui sont les deux personnages principaux ; à partir de cet instant, la caméra est comme magnétisée et le film prend une hauteur esthétique jusque-là inédite ; Elle illustre ce qui sera l’histoire principale, la trame somme toute ténue d’un thriller, mais extrêmement sophistiquée. Deux acteurs magnifiques incarnent cet autre duo, celui-ci déterminé et vengeur. La lumière du ciel est blanche, presque incandescente... La poussière des pistes en terre sature l’air... La bande-son polyphonique d’Ali Farka Touré, riche et variée, mêle la musique aux sons de la ville, aux voix. Le cinéaste est souvent tenté par des digressions, donc après avoir montré la grande ville, il s’intéresse à un village, il prend son temps. Les deux personnages principaux semblent flotter dans un autre monde. L’image scope sublime aussi bien les grands espaces que deux corps enlacés. Un premier film prometteur.

abel79
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le 10 août 2022

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