L'un des films favoris de la sélection du festival d'Alès... On n'a pas trop compris pourquoi, tant les défauts rongent jusqu'à l'os la si belle intention du cinéaste Toni Bestard. L'intrigue avait tout pour nous plaire : deux enfants partent à la découverte de leur ville, à la rencontre des gens qui sont les fracassés de la vie, et reviennent chez eux grandis. Un scénario normalement facile à adorer, sauf que l'on se perd vite dans des zones de flous (le jeune garçon semble vouloir aller inspecter le phare qui illumine le lointain, un peu à la Gatsby, mais finalement lors du road-trip il n'est plus jamais mention d'y aller... Pourquoi alors le garçon vadrouille-t-il ? Que cherche-t-il, si le phare est un projet obsolète ?). On accroche aussi peu à l'envie de mettre de la musique joyeuse sur des portraits de personnages dépressifs et surtout déprimants : le prostitué battu, le clown alcoolique, le pédophile, le drogué mort... A ce sujet, on n'est pas sûr d'avoir vraiment aimé voir des enfants jouer avec un cadavre dans un lieu insalubre, accepter des bonbons d'un pédophile, parler à tous les inconnus croisés, frauder les transports, voler, et ne pas voir la punition à la fin pour la fugue des enfants, ce qui fait ressembler ce Pullman à un parfait guide de "ce qu'il ne faut pas faire" pour les enfants. On regrette aussi qu'il n'y ai pas de fin, cela coupe net au milieu de rien, et le manque d'explication quant au titre (pourquoi le nom de l'immeuble Pullman ? Cela ressemble à un titre par défaut). Sur l'ensemble, Pullman se rattrape aux branches grâce aux portraits humains si réalistes qu'il façonne (le prostitué nous a fendu le cœur), mais il a tout de même beaucoup de mal à convaincre.

Aude_L
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le 10 juin 2021

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