Pulsions
7.4
Pulsions

Film de Brian De Palma (1980)

C'est l'histoire d'un jeune homme qui épie une porte et l'homme qui se trouve derrière.
Cet adolescent est féru de science -c'est donc un nerd- mais en dehors de sa passion, il se doit de connaitre la réponse à sa question: est-ce que cet homme a vraiment fait ce qu'il croit?


Cette affaire concerne sa propre mère...
et ce jeune nerd s'appelle Brian.
Brian De Palma...
Et l'homme qui se trouve derrière cette porte close, c'est son père...
...qui délaisse le domicile familial et son lit conjugal, par la,même occasion...


Mais intéressons-nous à Dressed to Kill, à présent.


C'est l'histoire d'un jeune homme qui épie une porte et l'homme qui se trouve derrière.
Cet adolescent est féru de science -c'est donc un nerd- mais en dehors de sa passion, il se doit de connaitre la réponse à sa question: est-ce que cet homme a vraiment fait ce qu'il croit?


Cette affaire concerne sa propre mère...
et ce jeune nerd s'appelle Peter.
Peter Miller...
Et l'homme qui se trouve derrière cette porte close, c'est...
...le probable assassin de sa mère, Kate Miller...


Mais qui est donc Kate Miller?


Kate est une quadragénaire sexuellement frustrée.
Ce sont des choses qui arrivent, c'est un comportement humain...
Celle-ci a refait sa vie avec Mike Miller (son mari et père de son fils, étant mort à la guerre du Vietnam), mais les devoirs conjugaux sont en berne.
Kate -sous le jet brûlant de sa douche- se caresse lentement, tandis que son mari se rase.
La femme étant progressivement cachée par un écran de vapeur, son homme ne peux s'apercevoir de ses actions.
Quoiqu'il en soit, la porte pourrait bien être ouverte, que celui-ci ne remarquerait sûrement rien...


Kate se caresse avec insistance...lorsqu'un homme l'enserre brutalement et accentue la pression sur la peau de l'épouse esseulée.
Nous sommes voyeur du fantasme de Kate, où elle s'imagine être prise de force par un inconnu.


Cut.


Kate -avant de partir au musée- échange quelques mots avec son nerd de fils (Keith Gordon), qui passe toutes ses nuits sur son invention électronique.
Il ne la reverra plus jamais...


Après avoir tenté de séduire son psy, le Docteur Elliott (Michael Caine), Kate Miller est à présent dans une des galerie du musée, assise sur un banc.
Un tableau où figure un primate semble la regarder personnellement.
Serait-ce sa propre animalité qui lui ferait miroir?


Sur sa droite, nous y voyons une portion d'un autre tableau.
La partie inférieure d'une femme nue s'en détache, son pubis sombre faisant contraste avec le fond clair.
Le visage de Kate le côtoie dans le cadre.


Soudain, un homme s'assoit à ses côtés.
Un beau ténébreux, classe...
Les sens de Kate sont en alerte, son esprit -comme son cœur- s'emballe.


Sa frustration éternelle l'incite à agir.
L'homme semble l'ignorer puis s'en va.
Kate est froissée et part à sa poursuite.
A la poursuite de sa chance.
A la recherche de celui qui saura éteindre son brasier ardent, son désir brûlant.


Un jeu du chat et de la souris commence, dans les méandres labyrinthique du musée.
L'un chasse l'autre.
Qui est la proie?
Qui est le prédateur?


Le gant de Kate -négligemment "oublié" au pied du banc et en face du primate peint- habille une autre main.
La main tendue qui viendra la sauver de son inextinguible désir, enfoui depuis belle lurette au plus profond de son être.


Le second gant -jeté par un dépit bref et violent- trouvera une autre personne.
La main de celle-ci sera le jugement dernier d'une jalousie intra-utérine, d'une femme en devenir dans le corps d'un homme qui n'en demandait pas tant.


Pour en arriver à cette conclusion, une prostituée (Nancy Allen) et le fils de la défunte feront tout pour démasquer cet être aux deux visages...


De Palma revient en (très) grande forme, après le film de studio moyen (The Fury) et un film indépendant plutôt confidentiel (Home Movies, tellement confidentiel que je n'ai eu vent de sa connaissance il y a moins d'une semaine...), avec ce très chouette Dressed To Kill.
D'ailleurs, ce titre original (Habillé Pour Tuer) convient parfaitement à la situation, étant donné que l'assassin revêt une tenue spécifique pour commettre ses forfaits.


S'articulant sur le trouble dissociatif de l'identité, le script de De Palma se veut un hommage au Psycho de Sir Hitchcock.
D'ailleurs, le film commence peu ou prou par une scène de douche et se termine de la même façon.


Nous y retrouvons aussi une pointe de Giallo (les attaques à la lame de rasoir, l'érotisme et les scènes sanglantes), ce qui donna du grain à moudre pour la conservatrice MPAA, qui classa en première instance le film de l'infamant "X Rated" (synonyme de non publicité et d'échec commercial).
C'est après qu'une trentaine de seconde furent coupées, que le film fut reclassé "R" (plans montrant le sexe de Kate, raccourcissement du meurtre au rasoir et quelques lignes de dialogues crues).


Le De Palma voyeur -déjà à l’œuvre dans la scène à la plage de The Fury- pose sa caméra indiscrète pour filmer des scènes intimes (la douche masturbatoire, Kate qui s'éclipse du lit de son amant...) ou d'autres plus sexy (sa Nancy Allen de femme en dessous affriolants) et un poil pornographique (les mimiques de Dickinson tandis qu'elle se caresse le sexe) et nous entraine dans un trouble microcosme, où s'ébattent les personnages principaux du film.


Après nous avoir offert une longue séquence sans parole et uniquement illustré par l'excellent score de Pino Donaggio (celle du musée), le réalisateur nous jette dans un maelstrom d'espionnage littéral entrecoupé de violence graphique et de trouble de la personnalité, dont on ressort ravi.


Angie Dickinson est parfaite dans son rôle de quadra frustrée sexuellement, Nancy Allen (malgré d'improbables coiffures très 80's) est toujours aussi sensuelle et Michael Caine est délicieux dans son rôle complexe partagé entre lui-même et son "Body Double" féminin.


Sûrement l'un des meilleurs films de Brian De Palma (en compétition avec Scarface et Blow Out, en ce qui me concerne) et le meilleur Giallo (genre que je n'apprécie pas habituellement).

Franck_Plissken
9
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le 5 janv. 2017

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