Le troisième PTA que j'ai l'occasion de découvrir, j'ai été conquis dès la première demie-heure.


Cet homme, Barry, qui est exposé malgré lui au réel et vit dans une sorte de bulle rassurante qu'il entretient (certaines scènes, parfois anodines mais brutales pour le spectateur, font la démonstration de cette frontière entre le monde intérieur de Barry et le monde réel : l'accident du voiture du début, son associé joué par Luis Guzman qui entre brusquement dans l'atelier, les coups de téléphone de ses sœurs, l'accident de chariot élévateur dans l'atelier. Chaque scène créant une cassure entre ses deux mondes notamment avec cet impact sonore important). Ainsi Barry est contraint d'encaisser ces moments violents ou gênants pour lui, et viendra y répondre par des mensonges. Puis arrivé à un stade il ira extérioriser le trop plein en détruisant son environnement, avec des scènes cathartique (chez la sœur et au toilette du restaurant).


On ressent toute la pression qu'il subit, malgré lui. Et qu'il parviendra à maîtriser grâce à une rencontre amoureuse fortuite.
La beauté du film réside dans l'ambivalence de Barry, tiraillé entre son désir d'émancipation et sa condition imposée par le réel (certainement la conséquence des relations avec ses sœurs, comme suggéré lors de quelques passages : discussion avant repas entre les sœurs sur des souvenirs qui semble humiliante pour Barry mais drôle pour les sœurs ou encore l'histoire du marteau). L'ambiguïté de la relation entre Barry et ses sœurs plane malgré tout, elles veulent son bien mais s'y prennent maladroitement.


Les personnages sont superbement écris, que ce soir Barry. Magistralement interprété par Adam Sandler. Luiz Guzman également, en associé loyal et disponible de Barry. L'un des seuls qui n'aura jamais un œil accusateur et ne portera aucun jugement sur Barry. Ou encore Philip Seymour Ofman en petite crapule qui estime que vouloir une oreille attentive fait de quelqu'un un pervers.


La musique, omniprésente, rythme la psyché de Barry.
Selon son état d'esprit et la situation dans laquelle il se trouve, on aura telle ou telle note. C'est une proposition, j'ai beaucoup aimé.

Ssird
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste 2022 : Rétrospective Paul Thomas Anderson

Créée

le 12 mars 2022

Critique lue 10 fois

Ssird

Écrit par

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur Punch-Drunk Love - Ivre d'amour

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour
Sergent_Pepper
7

L’amour au temps du colérique

Après le succès de Magnolia, le monde appartient à P.T. Anderson, qui prend le parti assez audacieux de délaisser son lyrisme au profit d’un comique assez singulier. Il semble avoir voulu poursuivre...

le 29 sept. 2016

59 j'aime

2

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour
SeigneurAo
7

Chroniques du Panda, à la quête des calins perdus, volume 10

L'inconvénient des films à fort potentiel WTF-esque, c'est que le temps perdu à se demander où on a mis les pieds, est perdu à jamais pour le premier visionnage. L'avantage, c'est qu'ils appellent à...

le 22 août 2011

26 j'aime

21

Punch-Drunk Love - Ivre d'amour
Cinemaniaque
7

Critique de Punch-Drunk Love - Ivre d'amour par Cinemaniaque

Le film le plus étrange de Paul Thomas Anderson que ce Punch-Drunk Love. De son propre aveu, PTA voulait faire un comédie romantique sans tenir compte des règles préétablies, renoncer à toutes les...

le 27 sept. 2010

21 j'aime

Du même critique

Challengers
Ssird
5

Le problème Zendaya

Le seul intérêt du film selon moi réside dans la relation entre les deux personnages masculins, en dent de scie. Relation amour haine qui s'instaure. C'est comme un volcan qui peut péter à tout...

le 1 mai 2024

2 j'aime

Voyage à Tokyo
Ssird
10

L'encens qui se consume...

Un scène qui cadre un couple vivant à la campagne, prêt à quitter leur domicile pour se rendre à Tokyo la ville qui héberge certains de leur enfants. Ils échanges brièvement avec une dame, à la...

le 7 janv. 2024

2 j'aime

Tel père, tel fils
Ssird
9

Justesse et élegance...

2 mots qui me viennent, pendant et après le visionnage : la justesse et l'élégance.Justesse : la construction narrative du film dresse un portrait très fin des protagonistes. Les enfants sont...

le 23 févr. 2023

2 j'aime

1