Le troisième PTA que j'ai l'occasion de découvrir, j'ai été conquis dès la première demie-heure.
Cet homme, Barry, qui est exposé malgré lui au réel et vit dans une sorte de bulle rassurante qu'il entretient (certaines scènes, parfois anodines mais brutales pour le spectateur, font la démonstration de cette frontière entre le monde intérieur de Barry et le monde réel : l'accident du voiture du début, son associé joué par Luis Guzman qui entre brusquement dans l'atelier, les coups de téléphone de ses sœurs, l'accident de chariot élévateur dans l'atelier. Chaque scène créant une cassure entre ses deux mondes notamment avec cet impact sonore important). Ainsi Barry est contraint d'encaisser ces moments violents ou gênants pour lui, et viendra y répondre par des mensonges. Puis arrivé à un stade il ira extérioriser le trop plein en détruisant son environnement, avec des scènes cathartique (chez la sœur et au toilette du restaurant).
On ressent toute la pression qu'il subit, malgré lui. Et qu'il parviendra à maîtriser grâce à une rencontre amoureuse fortuite.
La beauté du film réside dans l'ambivalence de Barry, tiraillé entre son désir d'émancipation et sa condition imposée par le réel (certainement la conséquence des relations avec ses sœurs, comme suggéré lors de quelques passages : discussion avant repas entre les sœurs sur des souvenirs qui semble humiliante pour Barry mais drôle pour les sœurs ou encore l'histoire du marteau). L'ambiguïté de la relation entre Barry et ses sœurs plane malgré tout, elles veulent son bien mais s'y prennent maladroitement.
Les personnages sont superbement écris, que ce soir Barry. Magistralement interprété par Adam Sandler. Luiz Guzman également, en associé loyal et disponible de Barry. L'un des seuls qui n'aura jamais un œil accusateur et ne portera aucun jugement sur Barry. Ou encore Philip Seymour Ofman en petite crapule qui estime que vouloir une oreille attentive fait de quelqu'un un pervers.
La musique, omniprésente, rythme la psyché de Barry.
Selon son état d'esprit et la situation dans laquelle il se trouve, on aura telle ou telle note. C'est une proposition, j'ai beaucoup aimé.