Un bijou de sensibilité

Tous ceux qui sont allés le voir avant moi m'ont parlé de leurs larmes. Peut-être un peu vexés de leur faiblesse, certains ont ajouté que c'était aussi (en grande partie) parce que c'est un "sujet facile" et propice à vous soutirer quelques larmes. Après tout, une mère qui abandonne son bébé, c'est forcément émouvant.
Non, pas forcément. Parce que ce n'est pas le propos, ce n'est qu'une partie du parcours déjà si chaotique du petit Théo, et de celui de sa mère adoptive, qui, s'il est différent, n'en est pas moins violent. Ce film est avant tout l'histoire d'une rencontre, entre deux personnes qui n'ont rien à voir mais qu'un déni de grossesse et des méandres administratives vont enfin réunir pour le meilleur et pour le meilleur.
Des plans serrés, de longues pauses, des respirations, des phrases parfois complètement à côté de la plaque, vont donner un côté profondément humain à ces personnages qui, au fond, se battent pour la même chose : donner un bel avenir à cet enfant non désiré.
Je n'ai pas mis 10 parce que je suis restée perplexe face à certains personnages, et notamment celui de Sandrine Kimberlain, dont les errances me paraissent exagérées et qui manquent selon moi de crédibilité.
Mention spéciale à Gilles Lellouche, bouleversant de tendresse et de justesse dans un rôle dans lequel on ne l'attendait pas.