Full Moon et Charles Band, le saint padré du direct-to-vhs

Ah, Charles Band... ça fait longtemps que j'ai envie d'en parler. Non parce qu'il y a chez le mec une sorte de bizarre petit génie brut, un flair d’entrepreneur étrangement visionnaire, capable de sentir - avant tout le monde (ou presque, faut pas déconner non plus) - qu'au fond, laissons tomber les sorties en salle, que les vidéoclubs étaient devenus des sanctuaires et les jaquettes, leurs totems sacrés, et que c'était déjà bien suffisant. C'est un peu le père ou l'oncle du direct-to-video. Empire Pictures – son ancienne boîte qui a produit et sorti les petites tueries de la série B horrifique de Stuart Gordon et Brian Yuzna comme Re-Animator, From Beyond, DollsEmpire Pictures, disais-je, vient à peine de couler, emportée par des rêves un peu trop grands pour ses poches. Bof, pas grave. Band s'en fout un peu, rebondit direct et crée Full Moon Entertainment. Un étendard mythique de l’horreur fauchée, comme dit direct-to-vhs, avec pour premier bébé Puppet Master - à la fois carte de visite, crash-test et - surprise ! - carton plein.


Et le plus étonnant, c’est que malgré sa fabrication en mode sprint à cloche-pied, son pitch improbable et son budget de l'angoisse (entre 400.000 et 600.000 dollars, selon les sources), Puppet Master fonctionne pas trop mal. Pas tout le temps, pas à tous les niveaux, mais il fonctionne. Grâce à son esthétique bien tenue, son ambiance doucement bizarre, et surtout cette idée simple mais tenace : accorder à ces marionnettes une vraie place, presque sérieuse, dans la mécanique du récit. Comme si elles avaient droit, elles aussi, à leur petite tragédie, leur petit dilemme. Les traiter comme des figures dramatiques à part entière, pas juste comme un gimmick horrifique. Et c’est sans doute ça qui fait la différence. Là où des dizaines de slashers de l’époque se contentaient de répéter la formule, celui-ci essaie sincèrement de construire un univers. Un peu déviant, un peu brinquebalant, mais bel et bien là.


Et pourtant, sur le papier, c’était pas forcément gagné....


[...]


Suite de la critique où on revient en détails sur le film, sur notre blog, ici :

https://lesgloutonsducinema.blogspot.com/2025/05/critique-puppet-master-full-moon-entertainment.html

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le 23 mai 2025

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