Drame intimiste, à la frontière avec le docu, donnant l'impression d'assister à film préventif...

Il est intéressant de constater à tel point Putain de drogue (1974) donne l'impression d'assister à film préventif pour nous prémunir les dangers de la drogue (crack, ecstasy, héroïne, ...), à travers une galerie de personnages (mais principalement, via un jeune couple, Eric & Janet). Le film raconte le parcours qu’ils entreprennent, lorsqu’ils découvrent que Janet est enceinte et que son enfant est également accro aux stupéfiants ("votre bébé souffre de privation d'héroïne", dixit le médecin de l’hôpital). Choquée par cette nouvelle, c’est ce qui motivera Janet et par conséquence Eric, à tout faire pour se débarrasser de cette addiction néfaste. On va donc les suivre jusqu’à un centre de désintoxication.


Pour son premier long-métrage, David Ross réalise un drame intimiste, à la frontière avec le documentaire et qui nous renvoie de plein fouet au cœur des affres de la drogues, de ses camés à ses addictions, des désillusions en passant par la déchéance. Tout semble vouloir donner l’illusion d’avoir affaire à un film de propagande anti-drogue, en accentuant les mauvais côtés de la drogue, en montrant du doigt les toxicomanes et en insistant sur les effets néfastes qui en découlent.


"Quand on prend de la drogue, on est un criminel aux yeux de la loi", dixit l’un des employés du centre de désintoxication. Les séances de tables-rondes façon Alcoolique-Anonyme renforcent l'aspect docu-réalité qui transparaît depuis le début et nous permettent d’en apprendre davantage sur nos deux héros, notamment Janet qui est tombé dans la drogue par le biais des amis de son mari (ils en avaient sur eux un soir, elle a essayé et depuis n'en est jamais ressortie), histoire de bien montrer qu’il suffit d’une tentative pour devenir un junkie. Ajoutez à cela, qu’Eric a été jusqu’à prostituer sa fiancée pour leur permettre d'acheter leurs doses quotidiennes.


Les ellipses y sont nombreuses, décrédibilisant parfois le message que souhaite renvoyer le film (comme lorsqu’Eric peine à faire un travail sur lui-même et que dans la séquence suivante, il devient donneur de leçons pour un camé qui était comme lui a son arrivée ou alors lorsqu'au bout de 3 mois de sevrage, Eric réapparaît habiller comme un militant du RPR avec son pull sur les épaules, très loin de l’image du junkie que l’on avait de lui).


Le film s’avère maladroit par moment, mais ses personnages sont suffisants attachants pour que l’on s’intéresse à eux et à leur parcourt du combattant. Toujours dans une optique de réaliser un film préventif, on n’échappe pas au happy-end (grossier) où les deux tourtereaux envoient bouler leur dealer quand ce dernier cherche à leur vendre sa came. On devine ensuite qu’un nouveau départ se dessine pour eux et qu’ils pourront retrouver leur enfant dont la garde leur avait été retiré.


Il s’agit d’une histoire vraie, dont les producteurs se sont inspirés lorsqu’ils ont été témoins des effets négatifs de la toxicomanie. Pour étayer leur discours, ils se sont rendus au centre de réadaptation "Horizon House" à New York, où ils ont pu rencontrer des toxicomanes en voie de guérison.


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le 9 janv. 2021

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