Œuvre qui n'équivaut pas le premier mais surpasse le second dans l'équilibre des sujets traités. 


Dans ce troisième opus de cette saga chérie par bon nombre de Français, le père et la mère Verneuil viennent de passer un cap important dans l'histoire de leur union. En effet, ils viennent de remporter le trophée d'émeraude, celui que l'on obtient après quarante ans de mariage. Cet événement incontestable se doit d'être fêté en grande pompe. Et quoi de mieux que de célébrer cet épisode en convoquant l'ensemble des familles de gendre lors du quatrième anniversaire décimal ?


On connaît la musique liée au fait qu'une culture chinoise, israélite, ivoirienne et algérienne, entrera forcément, sur un sujet particulier, en conflit. Et au vu du caractère de la plupart des individus, c'est inévitable. La grande réception que les protagonistes organisent ensemble pour immortaliser les quarante ans d'un amour se retrouvera obstruée par l'ego, le nombrilisme et l'insupportabilité de pas mal de personnages.


Je m'attendais pas à quelque chose de très folichon sur ce dernier au Bon Dieu, mais force est de constater que, même si ce n'est pas un chef-d'œuvre, de bons côtés se dégagent de l'histoire comme cette escarmouche sentimentale opposant Marie Verneuil (Chantal Lauby) à Helmut (Jochen Hägele). Alors que des rumeurs émises sur l'allemand, la vérité de son intervention, pendant une bonne partie de l'histoire, reste inconnue de tous et ne manqueront pas de surprendre les intervenants fictifs. Ça aurait pu être le cas pour nous, observateurs, mais en vain... Une belle qualité que ce duel qui, malgré son manque cruel de développement, tranche avec les redondances auxquelles le public de la série cinématographique a été habitué. 
  
C'est également appréciable de constater que les blagues n'ont pas été autocentré sur la religion et l'appartenance ethnique de certains protagonistes (même si l'on n'y échappe pas), comme ce fût le cas dans le second volet par exemple. Encore heureux, car il faut savoir se renouveler ! 


On va dire que dans cette comédie française, les lourdeurs étaient moins présentes. Au lieu de se concentrer uniquement sur les différents culturels de chacun, leur égoïsme, et leur hystérie, le thème de la vieillesse et du temps qui passe vient plus ou moins équilibrer le long-métrage. Même si l'on devine la fin à des kilomètres, nous passons un bon moment devant cette grande galéjade qui doit avoir pour sagesse de s'arrêter là. On a beau vivre dans une époque de désespérante continuité filmique, ce n'est pas une raison pour que le réalisateur Philippe de Chauveron perpétue la mouvance. Car à mon sens, continuer serait inutile, car le public demande du changement et c'est légitime. Cela se remarque sûrement au vu des notes données par ces derniers qui, autant que la presse, s'accordent à l'attribution d'un avis mitigé, ce n'est pas anodin. 


Deux choix restent possibles pour les créateurs: renouveler l'expérience en cassant le style initial de l'univers ou s'arrêter là, sur une trilogie. Le style de ceux-ci n'appartenant ni à la catégorie violence ou sexuelle (deux valeurs sûres d'un buzz), attirer l'attention sur un prochain volet relèvera de la prouesse.


Qu'est-ce qui peut plaire dans cette histoire concrètement ? Le ridicule des personnages toujours et leur jusqu'au boutisme excessif, assez lassant cependant. L'on remarque ici que Monsieur de Chauveron et Guy Laurent, le deuxième scénariste, se sont plutôt bien démenés de par l'arrivée de nouveaux personnages qui fait naître dans le cerveau du consommateur cette sensation de nouveauté donnant de surcroît un surplus d'intérêt. 


Je me dois de comprendre en même temps l'ennui que certains ont pu ressentir quant à l'attente de quelque chose de plus frais et significatif. Les créateurs connaissent la recette de ce qui a fait la popularité du premier métrage de deux-mille quatorze. Ils ont donc, en tout bien tout honneur, conserver les ingrédients "sûrs" que sont le ridicule, les blagues connotées et l'intensité caractérielle de la plupart des protagonistes. Reste à voir si ses artistes se reposeront sur les lauriers de la complaisance.

Tarek437
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le 12 avr. 2022

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