Cet opus 4 s'ouvre par un éblouissant générique animé, toujours sur la musique de Henry Mancini, c'est le générique le plus réussi de la franchise, au cours duquel les clins d'oeil à des films célèbres sont détournés par la célèbre Panthère, de même que Mancini joint à sa propre partition les thèmes musicaux de ces films (King Kong, Dracula, Chantons sous la pluie, la Mélodie du bonheur... détail amusant quand on sait que Julie Andrews, épouse du réalisateur, jouait dans ce dernier).
Blake Edwards offre un formidable feu d'artifice d'inventions comiques pour permettre à Peter Sellers de se livrer à ses facéties habituelles, entre l'appartement de Clouseau dévasté par ses joutes loufoques avec Cato, les déguisements hétéroclites, tel celui de Quasimodo avec sa bosse à air comprimé, et les échanges entre Dreyfus et Clouseau, la scène la plus hilarante étant celle dans le château où Clouseau déguisé en dentiste bavarois à l'accent allemand folklorique, tente d'extraire une dent ; le gaz hilarant fait son effet. On sourit aussi devant le nombre incroyable d'agents secrets de plusieurs pays qui tentent de tuer Clouseau pour le compte de Dreyfus, son ex-supérieur devenu fou. C'est la trame de ce film.
Dreyfus monte une organisation délirante imitée des James Bond, parodiant allègrement les méchants bondiens style Blofeld ; il menace de détruire des villes avec un rayon laser, et là Blake Edwards affiche un comique très réjouissant et référencé qui plaira aux connaisseurs. Dans le rôle, Herbert Lom se lâche complètement et cabotine de façon étudiée, et son apparition en mégalo toqué jouant de l'orgue fait carrément référence au Fantôme de l'opéra version 1962 réalisée par Terence Fisher dans laquelle Lom était justement le héros. On trouve aussi une apparition à la limite du cameo d'Omar Sharif en tueur égyptien, une espionne russe ultra sexy, un président des Etats-Unis qui est le sosie de Gerald Ford aux côtés d'un secrétaire d'Etat qui lui, ressemble étrangement à Henry Kissinger, ou encore une remarque des flics de Scotland Yard qui "ont assez d'ennuis avec la France".
Comme on le voit, le film ne manque pas de surprises, c'est celui où Blake Edwards se laisse le plus aller avec un comique assez délirant, et ceux qui se sont amusés avec les précédentes mésaventures de l'inspecteur catastrophe, seront ravis par ce mélange de burlesque et de parodie de James Bond, tandis que ceux qui restent allergiques à ce type d'humour, auront du mal à être convaincus. Pour moi, ce film et le dernier tourné avec Sellers (la Malédiction de la Panthère Rose) sont les 2 meilleurs de la franchise, mais ça n'engage que moi.

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le 9 août 2019

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