Il paraît que l'on est jugé par la force de ses ennemies !

Vingt-deuxième opus de la saga James Bond d'EON Productions produit par Barbara Broccoli et son demi-frère Michael G. Wilson. Daniel Craig (Les Sentiers de la perdition, À couteaux tirés) enfile le smoking de l'agent secret 007 pour la deuxième fois après sa première interprétation dans Casino Royale.
Quantum of Solace est la première suite directe de l'histoire de la franchise, Bond 22 reprend le titre original de la nouvelle Quantum of Solace/Chaleur humaine publiée le 11 avril 1960 dans le recueil d'aventures For Your Eyes Only de l'écrivain britannique Ian Fleming, titré en France James Bond en danger en 1961 et ensuite Bons baisers de Paris en 1965.
Ce chapitre deux du diptyque Vesper est réalisé par le cinéaste germano-suisse Marc Forster (À l'ombre de la haine, Jean-Christophe et Winnie), le plus jeune réalisateur aux commandes d'un Bond qui confirme le renouveau de la saga Bondienne, une affaire personnelle plus réaliste dans les enjeux internationaux, de l'action soutenue et une approche plus viscérale des personnages. 007 est habité comme Camille Montes Rivero par un solide désir de vengeance froide.

La piste Slate s'est refroidie !

Pas de gadgets pour ce Blockbuster d'espionnage au budget colossal de 200 millions de dollars qui mène presque à 590 millions de dollars de recette mondiale. Dépaysement assuré pour des escapades exotiques en Italie, Royaume-Uni, Haïti, l'Autriche, la Bolivie et la Russie sous la musique composée pour la cinquième et dernière fois par David Arnold après Demain ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas, Meurs un autre jour & Casino Royale avec la chanson titre Another Way to Die, écrite & composée par Jack White, premier duo de la saga entre Alicia Keys & White.
Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir. En interrogeant Mr White, 007 et M apprennent que l'organisation à laquelle il appartient est bien plus complexe et dangereuse que tout ce qu'ils avaient imaginé...
Au casting d'espionnage organisationnel, nous retrouvons suite à Casino Royale, Dame Judi Dench (Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur, Le Crime de l'Orient-Express) qui reprend pour la sixième fois son rôle de M, Jeffrey Wright (Basquiat, Hunger Games) reste l'agent de la CIA Felix Leiter, Giancarlo Giannini (La Tarentule au ventre noir, Man on Fire) est René Mathis, Jesper Christensen (L'Interprète, Ultimatum) l'increvable Mr. White.
Au casting de Quantum les James Bond Girls, Olga Kurylenko (Hitman, Les Traducteurs) & Gemma Arterton (Le Choc des Titans, Murder Mystery), Mathieu Amalric (Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), Un tramway à Jérusalem), David Harbour (The Green Hornet, Hellboy), Anatole Taubman (Taken, Le Transporteur : Héritage), Rory Kinnear (Broken, Peterloo) et les petites apparitions de Michael G. Wilson & Oona Chaplin.

Je crois qu'elle a des menottes en poche.

J'espère bien !

Trahi par Vesper, la femme qu'il aimait, 007 lutte contre le désir de rendre sa plus récente mission personnelle. Déterminés à faire toute la lumière sur l'histoire, Bond et M interrogent M.White qui révèle que l'organisation qui a fait chanter Vesper est beaucoup plus complexe et dangereuse qu'on l'imaginait. De nouvelles preuves lient un agent double du MI6 à un compte en banque en Haïti où une erreur sur la personne permet à Bond de rencontrer Camille, une femme qui cherche elle aussi à se venger. Camille mène Bond directement à Dominic Greene, homme d'affaires sans scrupules et figure majeure dans la mystérieuse organisation. Bond découvre que Greene, conspirant pour mettre la main sur une des plus importantes ressources naturelles au monde, se forge une alliance avec le général exilé Medrano. Utilisant ses associés dans l'organisation et manipulant ses puissants contacts dans la CIA et au gouvernement britannique, Greene promet de renverser le gouvernement d'un pays d'Amérique latine, cédant son contrôle au général en échange d'un lot de terre qui semble anodin. Sur un terrain miné par la trahison, le meurtre et la déception, Bond s'allie avec de vieux amis dans sa quête de vérité. À mesure qu'il se rapproche de l'homme responsable de la trahison de Vesper, 007 doit rester un pas en avant de la CIA, de terroristes et même de M pour déjouer les sinistres projets de Greene et de l'organisation.

Inspirez à fond, un seul coup suffira. Qu'il soit gagnant !

007 loin des casinos affronte Dominic Greene, un philanthrope écologique qui en réalité grâce à l'ignoble général Medrano, accapare des réserves d'eau pour les revendre à prix d'or. Bond 22 commence d'abord par une course-poursuite avec une Aston Martin DBS explosée dans un montage explosif et épileptique de Matt Chessé & Richard Pearson à faire pâlir Michael Bay qui cependant s'atténue le long de cette profusion de scènes d'action sur terre, mer et dans le ciel. Malgré sa petite durée de 105 minutes, plus petite durée d'un Bond à quelques minutes de l'épisode pilote, James Bond 007 contre Dr No en 1962, Quantum perd en durée ce qu'il gagne en action et paradoxalement trop bavard en trop peu de temps. Heureusement pour le plaisir des yeux nous découvrons à leurs débuts mesdemoiselles Kurylenko & Arterton et ça faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu un acteur français dans le rôle du Bond Vilain, quatrième fois après Michael Lonsdale/Moonraker (1979), Louis Jourdan/Octopussy (1983) & Sophie Marceau/Le monde ne suffit pas (1999), mais Amalric/Greene reste trop discret face à ce Bond physique voire même maladroit avec une hache, loin du mégalomane qu'il doit susciter. C'est peut-être là que le bât blesse, aucun personnage ne joue à l'égale opposition du 007 trahi et revanchard, dont le récit insipide et improvisé n'arrange rien à cette aventure punitive !
Craig revient auréoler par le succès de Casino Royale empochant un p'tit chèque de 5 millions de gros dollars, pour la petite histoire, le long tournage de huit mois débute à la va vite sans le scénario terminé suite à la grève des scénaristes d'Hollywood, la star et son cinéaste réécrivent même une bonne partie de ce scénar confus sans être crédités pour que la superproduction, l'une des plus chères de la saga ne vire pas au désastre final ! Un simple Bond aux séquences d'action orchestrer par Gary Powell s'enchainant presque sans discontinuer, offrant également des clins d'œil artificiels à la série ; Permis de tuer, L’Espion qui m’aimait, Moonraker, Goldfinger & Dangereusement vôtre...
Pas de phrases fétiches (Bond & vodka martini), toujours pas d'allier historique comme Q & Moneypenny, on clôture pour l'unique fois avec le Gun barrel.
Tout cela sera rattrapé par la suite avec l'un des chefs-d'œuvre de la franchise, Skyfall de Sam Mendes.

Tu crois qu'ils pourront dormis maintenant !

Je crois que les morts se moquent d'être vengés !

J'aimerais tant pouvoir te délivrer, mais ta prison est à l'intérieur.