je sais plus pourquoi après avoir regarder un film soporifique de truffaut je repense à ce film quelques mois après l'avoir vu. la fin est exactement la même que celle du dernier des rendez-vous de paris de rohmer, d'ailleurs c'est sûrement le film de bresson dont le récit ressemble le plus à un film de rohmer avec une femme douce. d'ailleurs rohmer a voulu réaliser une adaptation du livre la douce de dostoïevski après avoir réaliser le signe du lion il me semble, mais comme le film avait un peu été un bide il n'a pas pu et il a repris les courts-métrages pour commencer les six contes moraux, je suis contente que ce soit bresson qui l'ai réaliser au final parce-que je l'aime beaucoup. rohmer avait réaliser à ses débuts une adaptation en film de la sonate à kreutzer de tolstoï qui est un récit très similaire. je crois que bresson s'est aussi un peu inspiré d'un texte de tolstoï pour écrire l'argent et ça a donner un film incroyable qui ressemble beaucoup à plusieurs de mes films préférés sortis plus tard dans les années 90/2000. amusant qu'il ai donner ce titre à ce qui est au final son dernier film alors que la thune m'a toujours beaucoup donner l'impression d'être mise en scène comme une source du mal absolu dans ses autres films.
dans ce film il y a un passage ou les personnages vont au cinéma et regardent un espèce de film d'action mélodramatique violent, du coup mis en scène par bresson pour qu'on puisse en profiter, c'est super drôle, d'ailleurs ce film est le plus drôle de bresson avec une femme douce aussi. ça me renvoie au moment dans une femme douce où les personnages vont au théâtre sauf que les acteurs jouent bien comme dans du vrai théâtre et pas un film de robert bresson ce qui me fait très plaisir pour une raison que j'ignore. et cette scène me renvoie au passage dans conte d'hiver où les personnages vont voir je sais plus quelle pièce de shakespeare qui fait on ne peut plus frontalement écho à la situation du personnage principale du film, ça provoque la même cassure étonnante (simplement parce-que c'est assez long et avec peu de contrechamp mais tout de même).
dans les précédents films en noir et blanc de bresson, les personnages sont des véritables martyres ou je ne sais pas comment désigner ça moins vulgairement, on voit vraiment toute l'injustice et la cruauté du monde s'abattre sur jeanne d'arc, marie et mouchette et c'est profondément déchirant, c'est fait avec beaucoup d'intelligence. dans ses films en couleurs les histoires sont différentes, on ressent la douleur de manière bien plus subreptice et floue, les personnages sont entourés par quelque chose qui les étreints continuellement, c'est comme si la violence faisait ici plutôt un détour en coulant sous le sol pour s'injecter dans la plante de leurs pieds. c'est je pense la manière la plus intelligente possible de raconter, tout en conséquences et en environnement et je sais pas quoi. je ne dis pas que je trouve ses films en noir et blancs moins biens, j'apprécie beaucoup la nouvelle approche qu'il clairement a pris (la différence qui se crée durant le passage à la couleur entre mouchette et une femme douce est vraiment frappante) mais je n'ai rien contre le tragique parce-que je trouve qu'il en ressort aussi beaucoup de choses touchantes et intéressantes, ça représente juste sûrement moins mon style idéal mais j'aime tout autant au final. je trouve la mise en scène moins traditionnelle dans ses films en couleur et j'aime penser qu'elle a influencer pas mal de cinéastes plus jeunes que j'adore (enfin en tout cas moi je trouve ça super inspirant ?), encore une fois je n'ai rien contre celle qu'il employait avant, simplement ce renouveau esthétique présente quelque chose qui semble sur le papier plus banal alors que c'est une fois dans le film très riche visuellement. j'avais eu cette vague pensée au début quand j'ai regarder les films de bresson que ça serait réducteur d'associer précisément le passage à la couleur et l'évolution la plus esthétiquement significative de son oeuvre, mais j'aime bien l'idée naïve que le passage à la couleur aurait inspirer à voir plus profondément la complexité de la réalité telle qu'elle est, c'est débile on est d'accord, le changement a aussi dû essentiellement venir de lui et au fond on s'en fout complètement. et puis certes c'est aussi évident qu'un tel bouleversement technique sur le travail de l'étalonnage et de la composition et de la photographie a aussi naturellement dû provoquer des changements dans la manière de réfléchir esthétiquement certaines choses pour certaines personnes, d'ailleurs c'est une très belle chose. et puis il a arrêter d'utiliser de la musique aussi !! pour m'assurer qu'on ne m'accuse pas de bully les drames classiques en noir et blanc je précise que procès de jeanne d'arc est le film parfait, au hasard balthazar un de mes films préférés et même si il est moins étonnant j'aime beaucoup mouchette aussi, la tristesse qui se dégage de ce film est insondable.
les parallèles que je faits entre rohmer et bresson sont tout à fait imaginaires, ces derniers temps j'ai parfois l'impression que je ne connais plus que 2 réalisateurs et je me sens bien ringarde, mais c'est pas grave c'est le genre de petits trucs temporaires qui finissent par passer. qui s'en fout ?

elborbahquarama
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le 22 sept. 2020

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