Il y a des films comme ça qui arrivent sans faire de bruit et qui se révèlent aussi fragiles que précieux. "Queen of Montreuil" est de ceux-là. Il a failli ne pas voir le jour : les refus de financement ont été nombreux et ont failli décourager Solveig Anspach qui a laissé son projet dans un coin de sa tête pendant plusieurs mois. Et puis Robert Guediguian l’a encouragée : il fallait que ce film existe. Il n’est pas étonnant que le réalisateur de "Marius et Jeannette" ait à ce point insisté car "Queen of Montreuil" parle beaucoup de solidarité, d’entraide, au sein de la communauté d’un quartier.

Pas de Tour Eiffel ou de Sacré Cœur à Montreuil, mais des grues d’où l’on surplombe tout la ville, d’où l’on peut surprendre les habitants dans leurs occupations quotidiennes, banales ou insolites.
"Queen of Montreuil" parle de gens que le hasard de la vie à fait se croiser. Des étrangers qui pourraient faire partie de notre famille. Des familles que l’on se rêve et que l’on se construit. Le film semblera immédiatement inconsistant aux yeux de ceux qui ne jurent que par les scénarios qui imposent leur discours et leur morale édifiante, laissant le spectateur quitter la salle en ayant le sentiment qu’il a « compris » quelque chose, qu’aucun enjeu ne lui a échappé. Or, "Queen of Montreuil" s’offre le luxe d’être une divagation, une rêverie, sans grande péripétie, mais plein de surprises.

La reine dont il est question dans le titre, est cette jeune veuve qui tente de surmonter son deuil. Mais le film ne se hâte pas de l’extraire de son chagrin, d’ailleurs, lorsque le générique de fin arrive, rien n’assure qu’elle s’est sortie de cette épreuve. Le film laisse l’inattendu se produire. La fantaisie y est à son aise. Porté par Florence Loiret-Caille dans le rôle titre, il nous colle un sourire aux lèvre pendant la projection. Les héros sont lunaires, perchés (au propre comme au figuré), à côté de leurs pompes. On aimerait être leur ami. On l’est, au moins, durant 1h27.
Giallover
6
Écrit par

Créée

le 19 mars 2013

Modifiée

le 20 mars 2013

Critique lue 707 fois

9 j'aime

Giallover

Écrit par

Critique lue 707 fois

9

D'autres avis sur Queen of Montreuil

Queen of Montreuil
eloch
8

"I've got the power"

Agathe n'a rien d'une reine au sens classique du terme, pourtant c'est un être touchant et presque royal tant Florence Loiret-Caille la rend fragile et forte à la fois. Elle vit à Montreuil, mais pas...

le 8 sept. 2015

7 j'aime

2

Queen of Montreuil
Elsa_la_Cinéphile
8

Poésie en haut des grues

J'ai vu cette fable désopilante et cocasse, après avoir apprécié L'effet aquatique, de la même réalisatrice, sorti en salles tout récemment (juillet 2016). J'avais envie de retrouver ces personnages...

le 29 juil. 2016

5 j'aime

Queen of Montreuil
Pom_Pom_Galli
7

Critique de Queen of Montreuil par Pom_Pom_Galli

Difficile d'écrire des lignes et des lignes sur Queen Of Montreuil. Il fait partit de ses petits films discret et assez peu médiatisé qui ne sont pourtant pas moins réussi. Mais malgré tout, Queen of...

le 8 déc. 2013

4 j'aime

Du même critique

Queen of Montreuil
Giallover
6

La fantaisie reine

Il y a des films comme ça qui arrivent sans faire de bruit et qui se révèlent aussi fragiles que précieux. "Queen of Montreuil" est de ceux-là. Il a failli ne pas voir le jour : les refus de...

le 19 mars 2013

9 j'aime

La Maison au bout de la rue
Giallover
6

Et ta soeur ?!?

On pressent le réalisateur, Mark Tonderai, très influencé par le cinéma de Dario Argento. L’une des scènes à l’air de faire clairement référence au fameux plan à la Luma de "Ténèbres", glissant le...

le 26 nov. 2012

7 j'aime

Action ou vérité
Giallover
6

Critique de Action ou vérité par Giallover

C’est bien connu : jouer à “Action ou vérité ?” est l’un des plus sûrs moyen pour bousiller une soirée. Toutes les vérités n’étant pas bonnes à entendre et certaines actions n’étant ni faites ni à...

le 7 oct. 2012

7 j'aime