Qui c'est les plus forts ? par pierrick_D_

Les nuits sans Kim Wilde.Samantha,dite Sam,vit à Saint-Chamond,dans la Loire,et c'est pas la joie.Elle est au chômage depuis que l'usine de conditionnement de poulets qui l'employait a fermé et elle doit s'occuper de sa jeune soeur ado Kim,frappée de troubles du comportement suite à l'accident de voiture ayant coûté la vie à leur mère.Elle a pour la soutenir sa meilleure amie Céline,qu'elle héberge,et son voisin Dylan qui ressemble à un goret et est amoureux d'elle sans que ça soit réciproque.Mais le fric commence à manquer sérieusement et les services sociaux veulent lui retirer Kim et la placer en famille d'accueil.C'est là qu'intervient la providentielle proposition de Paul et Gordon,un couple d'avocats homos à la recherche d'une mère porteuse qui voudrait bien,contre forte rémunération,porter leur enfant.Charlotte de Turckheim,actrice autrefois estimable,n'est décidément pas faite pour la réalisation.Tous ses films sont des bouses interstellaires et celui-ci ne faillit pas à la règle.Elle adapte ici "Sunderland",une pièce de Clément Koch avec qui elle signe scénario,adaptation et dialogues.La malheureuse Charlotte ne sait pas mettre en scène,son film ressemble à une fiction télé bas de gamme,elle ne sait pas écrire,son histoire patine en permanence dans la merde et les répliques sont ahurissantes de platitude et de stupidité,et elle ne sait même plus vraiment jouer.Contrairement à ce que le pitch pourrait laisser croire,il s'agit là d'une comédie.Enfin,il parait,vu que ce n'est pas drôle un instant.Mais attention,c'est une comédie sociale,et féministe naturellement.C'est du moins ce que pense la mère Turckheim mais elle ne sait pas faire ça non plus et on est plus proche de kène loche que de Ken Loach.En fait,elle nous offre ,sans même s'en rendre compte,la traditionnelle vision méprisante du showbiz gauchisant pour le vil peuple.Les auteurs espèrent sans doute défendre la France d'en-bas opprimée et victime de l'horreur économique mais leur description de ce pays profond et de ses habitants pue le mépris de classe et la caricature débile.Du côté de Saint-Chamond,les filles,d'une vulgarité assez impressionnante, sont toutes des pétasses hystériques qui ne savent que gueuler et allumer les mecs,lesquels sont des sortes d'attardés mentaux apathiques qui ne se réveillent qu'au bistrot et sont tous des supporters décérébrés du club de foot du coin,en l'occurrence l'AS Saint-Etienne,d'où le titre.Les services sociaux,des demeurés malveillants et hypocrites,prennent également cher au passage.Au-delà du social,Koch et de Turckheim s'attaquent au sociétal,exercice pour lequel ils ne sont pas plus doués.Il semblerait au début qu'un certain bon sens prévale car la GPA est en apparence vivement critiquée.Les amis de Sam veulent l'empêcher de se lancer là-dedans,sans résultat car il est évident qu'au vu de sa situation financière ce n'est pas comme si elle avait le choix.On comprend donc très bien pourquoi certaines femmes se résolvent à ce type de pratiques,tout en considérant qu'il n'est pas très éthique de faire un gosse pour de l'argent avant de le filer à quelqu'un d'autre.Sauf qu'au final cette position morale cède le pas à la vision progressiste en vogue actuellement et que la transaction aura bel et bien lieu,ce qu'on tente maladroitement de justifier par de la guimauve appropriée.Ce n'est pas que pour le fric voyez-vous,c'est aussi pour rendre service,faire une bonne action,surtout que les "pères" sont des gens sympas,délicats,respectueux,absolument charmants,et en plus c'est un couple mixte,l'un est noir et l'autre blanc et ça c'est encore mieux pour cette ébouriffante démonstration de bonheur progressiste.Tout finira dans la joie et la bonne humeur,plus de problèmes d'argent,plus de paternité contrariée,plus de troubles du comportement,plus de fâcheries entre amis,alleluïa!Charlotte ,ne sachant pas diriger les acteurs ,serait capable de rendre mauvais n'importe quel cador de la comédie.Et là,vu que sa distribution ne tape pas dans le haut du panier,c'est la cata assurée entre des comédiennes qui surjouent comme des truies en chaleur et des acteurs atones qui attendent que ça se passe.