Véritable prouesse à l'époque de sa sortie en 1988, Qui veut la peau de Roger Rabbit réussissait le mariage parfait de l'animation et du film noir, une chose aussi inattendue que parfaitement aboutie. On y retrouvait tous les gimmicks du film noir avec le privé alcoolique, la femme fatale, la machination financière et les crapules mafieuses ; ce qui aurait pu paraître banal si le tout n'était pas mêlé ingénieusement au monde des cartoons. On ne peut d'ailleurs être qu'admiratif devant la maîtrise technique du long métrage de Robert Zemeckis qui parvenait à incruster admirablement les toons dans des environnements réels tout en multipliant les interactions avec une virtuosité qui confine au génie et d'autant plus qu'il n'y avait pas le moindre effet numérique à l'époque. Pour le reste on se retrouvait avec un casting impeccable composé d'acteurs pas spécialement connus mais en parfaite adéquation avec chacun de leurs personnages, une mise en scène irréprochable d'un Robert Zemeckis en état de grâce, une bande son remarquable d'Alan Silvestri, un scénario habile jouant avec brio sur les clichés du film noir et des cartoons mais sans jamais tomber dans le ridicule et des effets spéciaux brillant chapeautés par un esthète du genre à savoir Joe Johnston. Plus qu'une simple prouesse technique, Qui veut la peau de Roger Rabbit était avant tout un spectacle aussi inventif que divertissant à même de plaire à tous les enfants de 7 à 77 ans de part sa lecture enfantine en surface et ses références beaucoup matures et subversives en sous-texte. Du grand cinéma populaire en somme.