Dans le ton intimiste de la prise de vue et de la tranche de vie, le film raconte, avec une efficacité sans temps morts ni fioritures, le court séjour d’un jeune criminel dans la prison d’Horsens au Danemark. Après les traditionnelles humiliations, dénuements psychologiques et violences tant mentales que physiques réservées aux bleus, celui qui ne s’appelle plus que R parvient, avec la complicité d’un autre nouveau situé dans une autre aile du pénitencier, à combiner un trafic fructifiant pour son quartier, afin de gagner sa place au sein de l’impitoyable microcosme. Mais la précarité de son jeu est encore loin de l’épargner des périls carcéraux face auxquels la rue fait figure de jardin d’enfants.
Loin du prêt à penser et des lieux communs, Tobias Lindholm nous rappelle ici le réalisme cru, l’absence de concession et l’ambiance pragmatiquement primitive de son Hijacking. Il décrit l’édification désespérante de toute une microsociété qui s’auto-barbarise, invente sa propre sauvagerie, sans réaliser la dérision tragique qu’elle élabore toute seule, aggravant toujours plus la souffrance et la brutalité des délinquants comme des gardiens.

etiosoko
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le 6 juil. 2017

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