S'il n'avait jamais été derrière la caméra, Romain Levy est pourtant habitué d'une certain humour à la française, puisqu'on lui doit le scénario de "perles" telles que Les 11 Commandements, Cyprien ou Coursier. Pas franchement réputé pour sa finesse, on le voit. On était ainsi en droit de craindre le pire pour ce coup d'essai dont il signe, une nouvelle fois, l'histoire...


La surprise est donc au rendez vous devant le produit fini. Très loin de l'humour potache de ses précédentes productions, Radiostars surprend rapidement par le mordant de ses situations et la justesse de ses dialogues aux répliques parfois acérées. On est très loin de la course à la vanne facile qui est justement reprochée aux animateurs du breakfast-club. Entre punch-lines bien senties et running gags jouissifs, tout le monde trouvera son compte et saura se décrisper les zygomatiques. D'autant que, contrairement à ce qu'on pouvait craindre, la bande annonce ne dévoile finalement qu'une petite partie du potentiel comique du film.


La réalisation n'est pas le fort de Levy, qui livre un film visuellement simple, plutôt correcte pour une première oeuvre, osant même placer certains effets décalés. Tentant une ébauche de peinture de la scission Parisiens/provinciaux (juste une ébauche, qui ne tient que le tiers du film), Radiostars parvient à éviter l'écueil de la parodie, sans toutefois offrir trop de profondeur à ses personnages. Si on ne tombe pas dans la caricature, les modèles archétypaux de ce genre de film sont respectés à la lettre, et le spectateur ne risque pas de se sentir perdu.


Ces personnages sont incarnés avec justesse par un casting qui s'est visiblement éclaté. Cela fait toujours plaisir de voir Clovis Cornillac dans un bon rôle, lui qui a tendance à s'égarer dans certaines productions de seconde zone. Manu Payet assure dans le costume du trublion de service, qui lui va comme un gant. Le personnage central est interprété par Douglas Attal, qui trouve là son premier rôle au cinéma. Encore un peu vert, il semble parfois perdu au milieu des autres acteur, mais après tout, c'est le personnage qui veut ça... Enfin, saluons la performance de Pascal Demolon, surtout habitué au petit écran, et qui excelle dans son image de dandy décalé.


Une très bonne surprise que ce premier film, bien écrit et rythmé. Ceux qui oseront aller au delà d'une bande annonce pas forcément convaincante seront récompensés par un petit bijou d'écriture dont les répliques résonneront longtemps après le générique final...

Hyunkel
8
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le 13 avr. 2012

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